Profitant de cette occasion, la classe politique, à travers notamment les candidats à l’élection présidentielle prévue le 22 juin 2019, a exprimé une large solidarité à l’égard de la cause de cette importante frange de la population mauritanienne, victime d’une injustice historique.
A titre d’exemple, on peut citer le cas du candidat Sidi Mohamed ould Boubacar (indépendant soutenu par les islamistes de Tawassoul et d’autres partis de l’opposition), ancien Premier ministre sous le régime du président Maaouya ould Sid’Ahmed Taya et la transition du Conseil militaire pour la justice et la démocratie (CMJD) de feu le colonel Ely ould Mohamed Vall.
Ce candidat appelle «les militants et sympathisants à prendre part massivement à la marche du 29 avril 2019» qu’il faut inscrire «dans la perspective de l’avènement d’une société mauritanienne régie par des principes de justice, d’égalité, d’entraide et de cohésion sociale».
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Mohamed ould Maouloud, leader de l’Union des forces de progrès (UFP), candidat de la Coalition des forces du changement démocratique (CFCD), appelle toutes les forces vives du pays «à participer activement à la marche du 29 avril 2019, eu égard à la légitimité de la revendication relative aux droits politiques, économiques et sociaux des Haratines».
Discours identique au sein du mouvement «Rectification», né des flancs du Rassemblement national pour la réforme et le développement (RNRD/Tawassoul/islamiste).
Fondé par le diplomate à la retraite Moctar ould Mohamed Moussa, cette tendance qui serait proche du candidat Mohamed Cheikh Mohamed Ahmed Ghazouani, appelle également à «une forte mobilisation» en faveur des droits des Haratines.
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Par ailleurs, maître El Id ould Mbareck, président du «Manifeste» qui s’affaire autour de l’organisation de la marche, confirme que ses amis ont reçu une délégation, venue exprimer la solidarité du candidat Ghazouani, ancien chef d’état-major général des armées.
Toutes ces personnalités épousent la cause haratine et s’engagent à mettre en œuvre une politique visant à réparer les injustices de l’histoire, si le choix est porté sur leur candidature le 22 juin 2019, ou le 6 juillet 2019 (en cas de second tour).
Sincère élan de solidarité ou simples promesses de candidats à la pêche des voix à quelques semaines d’un rendez-vous électoral capital?
Une chose est sûre, au-delà des appels à manifester, ce qu'on attend réellement des candidats, c'est qu'ils fassent des propositions concrètes pour accorder aux Haratines des droits politiques, économiques et sociaux.