La Mauritanie est engagée dans une période de courte «transition» avec la fin du mandat du président Mohamed ould Abdel Aziz, qui devrait passer le témoin à un nouveau chef de l’exécutif le 1er août 2019.
Un contexte dans lequel refont surface des affaires de détournements présumés, entraînant la convocation de certains anciens hauts responsables d’institutions publiques par la police chargée de la répression des infractions à caractère économique.
Ces convocations interviennent pour les besoins d’une série d’enquêtes préliminaires dont les ramifications pourraient toucher plusieurs personnalités au cours des prochains jours.
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L’une de ces affaires concerne notamment Khira Mint Cheikhna, ex-directrice générale de la chaîne de télévision étatique Télévision de Mauritanie.
Une convocation qui semble avoir provoqué la démission du ministre de la Culture, de l’artisanat et porte-parole du gouvernement, Me Sidi Mohamed ould Maham, époux de l’ancienne directrice de la télévision nationale.
Il s'agit là d'un énorme dégât aux plus hautes responsabilité de l’Etat.
Maître Sidi Mohamed ould Maham est aussi une personnalité influente de l’Union Pour la République (UPR), principal parti de la majorité, qui a soutenu la candidature de Mohamed Cheikh Ahmed Mohamed Ghazouani, vainqueur provisoire du scrutin présidentiel du 22 juin 2019.
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D'où les questions sur le timing et les raisons à l'origine de la réouverture des dossiers de détournements d'argent dans l'administration publique à près d'un mois du départ de Mohamed ould Abdel Aziz de la présidence.
Pour quels motifs le président Mohamed ould Abdel Aziz, qui quitte le pouvoir le 1er août prochain, aurait-il décidé de transmettre à la justice tous les dossiers présumés de détournement qui étaient jusqu'ici gardés au secret, selon la que soutiennent les salons de Nouakchott.
Si certains avancent des raisons électoralistes en évitant de diviser les soutiens du candidat au pouvoir, d'autres observateurs pensent que cette décision vise à ne pas laisser à son sucesseur toute latitude à orienter les enquêtes sur ces détournements d'argent dans les caisses de la fonction publique.
En clair, avec l'ouverture de ces dossiers à cette date, les responsables gouvernementaux peuvent leur imprimer une orientation à leur guise et ce, d'autant que certaines personnalités impliquées dans ces affaires de détournements sont des proches et des soutiens au président sortant.