Mauritanie: 60,33 milliards d'ouguiyas pour le budget de l’Etat en 2020

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Le 19/12/2019 à 16h21, mis à jour le 19/12/2019 à 16h22

Le projet de loi de finances 2020 a été approuvé par les députés de l'Assemblée nationale. Plus du tiers du budget est consacré aux investissements publics.

Les députés à l’Assemblée nationale de Mauritanie ont approuvé à une large majorité, le projet de loi des finances 2020, fixant le budget de l’Etat à 60,33 milliards de nouvelles ouguiyas (MRU), soit près de 1,7 milliard de dollar au titre de l’année 2020, à l’issue d’une séance plénière organisée mercredi 18 décembre dans l'après-midi.

L’enveloppement réservée à l’investissement public est de 23 milliards d’ouguiyas, soit environ 620 millions de dollars.

Expliquant les grandes options de cette année, le gouvernement indique que la loi des finances «vise à réaliser une croissance du Produit Intérieur brut (PIB) de 6,3%, maitriser le taux d’inflation à 3,5% en moyenne annuelle, réaliser un solde budgétaire de 1,1% du Produit Intérieur brut (PIB) hors industries extractives et maintenir un niveau confortable des réserves en devises (5,7 mois d’importations de marchandises et services)».

Un rapport récent du Fonds monétaire international (FMI), prélude à un décaissement d’une tranche de 22,2 millions de dollars au profit du gouvernement mauritanien, dans le cadre de la mise en œuvre d’un programme de Facilité élargie de crédit (FEC) signé fin 2017, donne un large aperçu de l’Etat de l’économie et des finances publiques du pays.

Ce document constate que «les comptes publics se sont redressés après le coup de massue de la forte baisse du prix du fer, principale source de devises du pays, grâce à une politique prudente, les déficits budgétaires qui en étaient le résultat ont fait place à un excédent primaire (avant paiement des intérêts de la dette). Les réserves en devises sont dans une tendance à la hausse, 1,1 milliard de dollars (soit 5,6 mois d’importations). L’inflation est relativement maîtrisée à 3%.La croissance est dans une tendance à la hausse passant de 3,4 en 2018 à 6,9% en 2019, sous l’effet d’une amélioration des cours du fer, mais aussi grâce aux secteurs non extractifs (BTP, agriculture,...)».

Au-delà de ce satisfécit global, une inquiétude transparait dans le rapport de l’institution financière, notamment au sujet «de la situation difficile des banques» mais «une des plus grosses dettes d’Afrique, qui atteint 78,9% du Produit Intérieur brut (PIB)».

Il s’agit notamment «de nombreux emprunts auprès des pays du Golfe à des conditions pas toujours concessionnelles et pour de courtes durées».

Le document du FMI pointe également du doigt «une persistance de la pauvreté, des inégalités, qui génèrent d’énormes besoins sociaux».

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 19/12/2019 à 16h21, mis à jour le 19/12/2019 à 16h22