Mohamed Bouamatou, célèbre homme d’affaires mauritanien, fondateur de la Générale de Banque de Mauritanie (GBM), est rentré à Nouakchott en provenance de France, à bord d’un jet privé, dans la nuit du lundi au mardi, après une dizaine d’années d’exil au Maroc et ensuite en Europe.
A son retour au pays, ce mardi 10 mars 2020, le premier geste qu'a accompli cet homme d’affaires a été de se rendre à un cimetière de Nouakchott pour se recueillir sur la tombe de sa mère, décédée il y a quelques mois à peine.
Dans un document distribué à la presse, Mohamed Bouamatou a expliqué les raisons de cette «absence déchirante, loin de la mère-patrie pendant une décennie».
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Il a par la suite remercié le président Mohamed ould Cheikh El Ghazouani, «qui, dès son accession à la magistrature suprême, a pris des décisions majeures, bravé les prévisions pessimistes, levé les incertitudes et déjoué bien des pièges, pour ramener notre chère patrie, la Mauritanie, sur les rails plus solides de l’Etat de droit, les sentiers plus sûrs de la démocratie. Qu’Allah pardonne à ceux qui se sont rendus complices, à des degrés divers, de l’injustice que j’ai subie, et que tant d’autres Mauritaniens ont pu subir. Je continuerais à me battre pour faire avancer l’économie du pays et améliorer les conditions de vie de nos concitoyens».
Soutien de la première heure du régime de l’ancien président, Mohamed ould Abdel Aziz, l’ex patron des patrons, a été contraint de quitter la Mauritanie au début des années 2010, suite à de profondes divergences avec son allié et cousin. La véritable origine de cette querelle n’a jamais encore été élucidée.
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Plusieurs entreprises du vaste empire financier qu'il dirige se sont alors retrouvées dans le collimateur des services des impôts, avec des redressements fiscaux, à l’image de celui qu'a subi sa banque, BGM.
Pire encore, le 1er septembre 2017, Bouamatou tombe sous le coup d’un mandat d’arrêt international, suite à une fronde des anciens membres du sénat contre un projet de révision constitutionnelle prévoyant la suppression de cette chambre.
Une histoire politique dont il était considéré comme «le véritable cerveau».
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Les poursuites contre Mohamed Bouamatou et ceux contre d’autres opposants au régime Mohamed Ould Abdel Aziz, comme Mustapha Limam Chaafi, ont été annulées par la justice mauritanienne il y a quelques semaines.
Ce retour marque la fin du l’exil du célèbre banquier mauritanien. Mais cet épisode sonne-t-il pour autant comme un épilogue au long feuilleton qui a opposé l'ancien président mauritanien et son cousin milliardaire?