Mauritanie: levée des mesures restrictives frappant la banque de Bouamatou

Mohamed Bouamatou, banquier et homme d'affaires mauritanien.

Mohamed Bouamatou, banquier et homme d'affaires mauritanien. . DR

Le 18/12/2019 à 14h55, mis à jour le 18/12/2019 à 14h57

D’une manière lente, mais certaine, la Mauritanie exorcise progressivement les démons des années de gouvernance du président Mohamed ould Abdel Aziz. Ainsi, le gouvernement a ordonné la levée de toutes les mesures restrictives frappant la banque de l'homme d'affaires Mohamed ould Bouamatou.

Evolution significative notamment dans le milieu des affaires, avec la levée des mesures restrictives frappant la Générale de Bbanque de Mauritanie (GBM), propriété de Mohamed ould Bouamatou.

Ce banquier, à l’origine allié du président Mohamed ould Abdel Aziz, est devenu par la suite un opposant farouche, dans des circonstances dont tous les secrets restent encore inconnus du commun des Mauritaniens.

Le gouvernement a ordonné la levée de toutes les mesures restrictives frappant cette banque, comme en atteste une note du ministère de la Pêche et de l’économie maritime, largement relayée par la presse locale.

A l’origine du nouveau cap, une visite à Nouadhibou, capitale économique et surtout de la pêche, du ministre Nany ould Chrougha, qui a été interpellé par de nombreux opérateurs au sujet des énormes problèmes rencontrés depuis l’interdiction faite à la Société mauritanienne de commercialisation du poisson (SMCP-publique) de traiter avec la GBM.

Le retour du ministre à Nouakchott a été immédiatement suivi d’une instruction autorisant la SMCP à traiter avec tous les acteurs disposant légalement des moyens financiers et de l’expertise nécessaires à l’exécution satisfaisante de ses opérations dans le cadre de la commercialisation des ressources halieutiques nationales.

Banque spécialisée en affaires, la GBM permettait aux opérateurs de la filière de commercialisation du poisson, et acteurs dans d’autres domaines d’activités économiques, de disposer de «Lettres de Crédit» ou «Crédit Documentaire» prouvant un engagement de paiement souscrit par la Banque d’un acheteur vis-à-vis du vendeur.

Au plus fort de la «guerre» entre le pouvoir de Mohamed ould Abdel Aziz, et son cousin, Mohamed ould Bouamatou, sous le coup d’un mandat d’arrêt de la justice nationale depuis septembre 2017, instruction avait été donnée à toutes les entreprises publiques de retirer leurs dépôts auprès de la GBM, selon plusieurs sources concordantes. Des allégations qui n’ont jamais été démenties.

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 18/12/2019 à 14h55, mis à jour le 18/12/2019 à 14h57