Vidéo. Mauritanie: réactions sur le bilan de la première année du président Ghazouani

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Le 08/08/2020 à 09h04, mis à jour le 08/08/2020 à 17h37

VidéoLe président Mohamed Cheikh El Ghazouani vient de boucler sa première année à la tête de la Mauritanie. Deux personnalités dressent le bilan de l’an I du président, qui vient de nommer un nouveau chef du gouvernement.

Une première année difficile, marquée par la pandémie de Covid-19, qui au-delà de l’impact sanitaire, aura des conséquences néfastes sur la croissance, dont le chiffre sera en dessous de zéro, avec d’énormes dégâts collatéraux au plan social, selon les prévisions des institutions financières internationales.

Mais aussi une année globalement marquée par les dispositions à la concertation du nouveau président de la République, qui rencontre et discute régulièrement avec ses opposants et tous les segments de la société mauritanienne.

Et le fait marquant des 12 premiers mois au pouvoir de Mohamed Cheikh El Ghazouani, aura surtout été le travail mené en toute liberté par une Commission d’enquête parlementaire (CEP), qui a mis en évidence la gouvernance erratique de l’ancien président, Mohamed ould Abdel Aziz, maître absolu du pays entre le 6 août 2008 et le 1er août 2019.

A ce titre, Ahmed ould Cheikh, directeur de publication de l’hebdomadaire Le Calame, relève, certes, que l’opinion a perçu une année d’immobilisme.

Il note cependant que le nouveau président a hérité d’une situation catastrophique, un pays à l’arrêt, avec un Etat aux caisses complètement vides. Est venue s’ajouter à cela la pandémie. Cependant, ce professionnel de la presse retient essentiellement une première année dont le fait saillant est constitué par les investigations d’une Commission d’enquête parlementaire (CEP), qui étale sur la place publique les cafards de la gouvernance du régime précédent.

Par ailleurs, cette enquête consacre le contrôle effectif du pouvoir législatif sur l’action du gouvernement, conformément aux dispositions de la Constitution.

Le directeur du Calame se réjouit également du climat de liberté, à travers le maintien des acquis, relevant au passage qu’aucun journaliste n’a été arrêté ou poursuivi pendant la période de référence.

Pour sa part, Kadiata Malick Diallo, députée élue sous les couleurs de l’Union des Forces de Progrès (UFP), note également quelques points positifs de la première année Ghazouani, avec cependant un gros bémol, car les questions de fond restent sans ébauche de solution.

Cette élue souligne la décrispation du climat politique, contrairement à la situation tendue sous l’ancien président, dont le sport favori était le dénigrement et l’insulte des opposants.

La députée approuve également le travail de la Commission d’enquête parlementaire (CEP), qui a pris la forme d’un rapport mettant en évidence des actes de mauvaise gouvernance et de corruption, plusieurs fois dénoncés par l’opposition et une bonne partie de la presse, sous le pouvoir précédent.

Elle regrette toutefois que les problèmes de fond, liés à une unité nationale malmenée depuis de nombreuses années, n’aient pas été abordés et restent entiers.

Cette dame, qui a été remarquable pendant sa longue mandature, ne croit pas à la perspective d’un homme providentiel, qui va régler les problèmes de la Mauritanie et plaide en faveur d’institutions solides, uniques garantes d’une véritable démocratie.

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 08/08/2020 à 09h04, mis à jour le 08/08/2020 à 17h37