Le traitement, à travers une enquête préliminaire, du dossier de la décennie de gouvernance de l’ancien chef d’Etat, Mohamed ould Abdel Aziz, continue de faire la Une de l’actualité en Mauritanie. Pendant ce temps, l’homme fort du pays de 2008 à 2109 entame, ce jeudi 20 août, son quatrième jour de garde à vue dans les locaux de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) et continue à garder le silence.
Au même moment, ses proches et avocats dénoncent «un acte commis en violation des règles de procédure, un rapt».
Dans ce contexte, le Rassemblement national pour la réforme et le développement (RNRD/Tawassoul/mouvance islamiste), principal parti de l’opposition, plaide en faveur «d’une justice sereine, pour faire toute la lumière sur la décennie de gouvernance de l’ex-président de la République» dans une déclaration rendue publique mercredi soir.
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Ce communiqué de presse est publié alors que le camp de l’ancien président soupçonne «une alliance» entre le pouvoir et Tawassoul pour enfoncer l’ex-homme fort de la Mauritanie.
Cette affaire, inédite dans l’histoire du pays «doit être traitée dans le respect strict des règles de procédure au profit de toutes les personnalités citées dans une enquête préliminaire anti corruption», estime le parti islamiste.
Dans le fond et pour le principe, le parti islamiste insiste sur «la nécessité de lutter contre la gabegie, de juger toutes les personnes impliquées dans ces pratiques, de sorte qu’aucun droit du peuple mauritanien ne soit bafoué».
Cette formation, issue de la mouvance islamiste dite modérée, est la première force de l’opposition, représentée à l’Assemblée nationale par 16 députés.
Le document de mercredi soir se déclare en faveur «d’un procès équitable pour tous les accusés dans le cadre d’une justice jouant pleinement son rôle sans pression».
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Par ailleurs, Le RNRD «se félicite du bon travail accompli par une Commission d’enquête parlementaire (CEP)».
Le rapport de la Commission d’enquête parlementaire (CEP), transmis à la justice le 5 août dernier, dénonce «la corruption» sous le régime de Mohamed ould Abdel Aziz.
Des faits de prévarication qui portent sur l’attribution de 109 marchés publics dans les domaines de l’énergie, des infrastructures, une concession portuaire à Nouakchott, la gestion du Fonds national de revenus des hydrocarbures (FNRH), la pêche, la gestion de la Société nationale industrielle et minière (SNIM), la liquidation d’entreprises publiques, le foncier à Nouakchott…. Des dossiers dont les enjeux financiers sont estimés 430 milliards d’ouguiyas, soit 1,14 milliard de dollars.