A Nouakchott, comme dans les principales villes du pays, deux sports auparavant pratiqués entre amis ont pris une certaine ampleur. Il s'agit du futsal et du beach Soccer.
Une poussée parfaitement conforme à la tendance mondiale de la première discipline qui se joue à la fois en intérieur et en extérieur, alors que la deuxième se déroule sur le sable, mais pas uniquement à la plage.
Ces disciplines encore marginales il y a quelques années enregistrent un développement prodigieux par le nombre d’adeptes, et tout particulièrement au niveau de Nouakchott. Des progrès importants qui font forcément naître des défis liés à la mise à niveau des joueurs, des salles et des fédérations.
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Conséquence de cette poussée de nouvelles pratiques, au sein de la Fédération de football de la République islamique de Mauritanie (FFRIM), il existe désormais un département chargé du beach Soccer et du fustal. Celui-ci est placé sous la responsabilité de Mr Abdelhaye Ould Idoumou. Une option largement justifiée par les chiffres. Le département récemment créé tente d’organiser les nouvelles disciplines. Dans ce cadre, «une visite récente de terrain a permis de recenser 102 salles de fustal dans la ville de Nouakchott.
Cependant, parmi ces infrastructures, seulement quatre répondent aux normes exigées par les compétitions. On note une absence de respect des spécificités techniques. Nous avons saisi l’autorité de tutelle (ministère de la Jeunesse et des sports) en vue d’établir un dialogue avec tous les acteurs pour une mise aux normes», explique Ould Idoumou.
Ce discours illustre clairement l’immense challenge de la mise à niveau la pratique du fustal qui compte déjà 942 licenciés dans la ville de Nouakchott. La capitale mauritanienne est le théâtre d’une explosion des salles à la fois dans les quartiers chics et les zones populeuses de la banlieue. Ces nouvelles structures portent des appellations multiples qui renvoient toutes aux grands noms de l’histoire du football à travers le monde: Maracana, Nou Camp, Santiago Bernabe, le Kop…
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En plus de Nouakchott, quatre régions du pays disposent également de salles pour la nouvelle pratique du futsal. Ainsi, la ville de Nouadhibou, grande métropole du Nord, est dotée de cinq salles, Zouerate, cité ouvrière située plus au Nord, dispose de trois salles, Akjoujt d'une salle au même titre que Rosso. La première édition de ce championnat national, avec une discipline pratiquée dans des salles pas encore mises aux normes techniques mondiales, a été remportée il y a quelques années par l’équipe de la capitale économique, Nouadhibou (Nezaha).
Nouvelles compétions nationales
Obligée d’accompagner l’élan de développement des nouvelles disciplines, le département de futsal a décidé de lancer une nouvelle Coupe nationale qui se joue dans l’ancienne maison des jeunes de Nouakchott, du 1er au 31 août 2018. Celle-ci est ouverte aux catégories séniors et U15.
Par ailleurs, pour le futsal, une compétition d’été sera organisée sur la plage de Nouakchott du 1er au 15 août prochain. 12 clubs de toutes les catégories d’âge sont déjà inscrits pour donner un énorme cachet populaire à cette première: FC Wharf, Chebab Riad, Etoile d’Arafat, Chebab Al Mustaghbal, FC El Alem, Al Faycal, Centre Assane Camara, Arafat commune, Juventus…
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Le tirage est prévu le 1er août et les rencontres se dérouleront en éliminatoires directs. Un expert de la FIFA pour la formation des techniciens Le nouvel élan de développement de la pratique de ces disciplines en Mauritanie trouve des échos au plus haut niveau du football mondial. Ainsi, un expert de la FIFA sera à Nouakchott du 17 au 21 septembre 2018 pour former des techniciens nationaux dans le domaine du futsal et du beach Soccer. Une première dans l’histoire du pays qui devrait contribuer grandement au renforcement de a pratique de ces nouvelles disciplines.
Un business florissant derrière la pratique de plus en plus populaire du futsal se cache en réalité un business florissant. Tous les lieux de pratique de ce sport sont dotés d’un terrain recouvert de gazon synthétique. Au niveau des quartiers résidentiels, à l’image de Tevragh-Zeina, les membres des équipes qui viennent pour livrer un match, ou une séance d’entraînement, payent entre 1.000 et 800 nouvelles ouguiyas/heure. Dans les zones populaires, ce prix tombe à 500 nouvelles ouguiyas/heure. Sidi Amine Ould Mohamed Abdallahi, formé à l’occasion d’une session de la FIFA, avec une attestation de diplôme à la clé, ex-sociétaire du club de football du Ksar des années 1990, gérant de «Médina FUTSAL» situé à Tevragh-Zeina, évolue dans la discipline depuis plusieurs années.
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Il reconnaît de prime abord que ce qui est pratiqué actuellement en Mauritanie «n’est pas du fustal qui associe les règles du football, à celui du basket-ball, avec notamment le cumul des fautes et les 4 secondes, mais simplement du football en salle.
Les vraies règles et exigences du fustal ne sont observées et respectées que pendant le championnat. Au-delà, on revient systématiquement au football en salle. Pour un respect permanent des règles, le ministère et la fédération doivent prendre entièrement en charge la tutelle de la pratique et imposer les normes. Ce qui suppose l’obligation pour les individus désireux de créer une salle de disposer d’un agrément», explique-t-il.