La fête musulmane de l’Aïd el-Kébir, désignée sous le nom de tabaski en Afrique de l’Ouest, sera célébrée la semaine prochaine, le 20 ou le 21 juillet, selon les pays.
Et à l’approche de cette échéance, les couturiers font le plein de commandes, car il faut s’acheter des tenues neuves à l’occasion de cette journée.
Suivant une fâcheuse habitude, parfois à l’origine de conflits avec les clients quand les vêtements ne peuvent pas être livrés à temps, les tailleurs, dont les ateliers sont pris d’assaut depuis plusieurs jours, acceptent toutes les offres et gèrent la suite avec de nombreuses acrobaties.
Dans certains cas, c’est l’art de se faire de l’argent, mais la condition du respect des délais de livraison est parfois aléatoire.
Sauf dans ces ateliers auxquels nous avons rendu visite à Nouakchott qui assurent que toutes les livraisons seront honorées à temps grâce à un volume exceptionnel de travail fourni.
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Abderahmane Mbaye, tailleur, insiste justement sur la tendance d’avant fête de la tabaski, marquée par «une augmentation du volume de travail depuis près de deux mois. On a bloqué les commandes de beaucoup de personnes de crainte de ne pas pouvoir honorer nos engagements avant la fête. Ici, dans cet atelier, nous avons 15 tailleurs employés, qui travaillent sur 15 machines. On monte de 8h00 à 4h00 du matin, pendant toute cette période. En plus des commandes, il y a également du prêt-à-porter. Tout sera vendu le jour de la fête, il ne restera rien. Nous remercions notre patron, un homme au grand cœur, qui paye de bons salaires et ouvre la porte aux plus jeunes désireux d’apprendre le métier, dont beaucoup sont partis ouvrir des ateliers ailleurs». Un hommage à la grande portée économique et sociale de cette chance donnée, dans un contexte marqué par un fort taux de chômage chez les jeunes.
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Pour sa part, Daouda Niass, un autre tailleur dans le même établissement, exprime sa passion pour son métier. Il présente les différentes qualités de tissus (Gagnilah, Izbi, Jezner,...) et les modèles de couture, affirmant que «tout est prêt pour servir les clients».
Quant à Abdoulaye Ly, maître tailleur, installé prés du marché de Sebkha, populeuse commune de la banlieue sud-ouest de Nouakchott, il ne cache pas sa satisfaction à l’approche de la fête de la tabaski, «nous remercions le bon dieu. Ces temps-ci, les clients viennent en grand nombre. Nous, on monte de 7h00 à 22h00, alors que d’autres continuent toute la nuit».