Alpha Condé a été président de la Guinée de décembre 2010 à septembre 2021. Après ces deux premiers mandats et suite à une révision constitutionnelle lui permettant d’en briguer un troisième, il a été réélu une nouvelle fois, avant que Mamadi Doumbouya ne procède à sa destitution lors d’un coup d’État en 2021. Depuis, l’ancien président et certains de ses ministres font l’objet de poursuites judiciaires.
Il y a un peu plus d’un an, la Cour de la répression des infractions économiques et financières annonçait un procès contre plusieurs anciens ministres du régime Alpha Condé, aujourd’hui exilé en Turquie. Pour l’heure, aucun procès n’a eu lieu. Cette détention sans jugement n’est pas sans susciter de vives réactions au sein de l’opinion.
C’est le cas de Oumar Rafiou Diallo, étudiant en droit «Aujourd’hui, nous estimons que Kassory et compagnies sont victimes d’une cabale politico-judiciaire parce qu’il faut rappeler qu’ils sont détenus à la maison centrale depuis le 6 avril dernier».
Lire aussi : Guinée: la junte ordonne des poursuites contre l’ex-président Condé pour «trahison»
Une année après, aucune preuve n’a été fournie pour appuyer les accusations portées contre les anciens dignitaires de régime d’Alpha Condé. «Inadmissible», confie Rafiou Diallo «Il faut savoir que la détention provisoire ne peut aller excéder les huit mois. Cela signifie que légalement ils ne peuvent pas rester en détention au de-là de cette période».
Malgré un regard plutôt critique sur la gestion des anciens ministres en prison, Ibrahima Barry appelle l’Etat guinéen à mettre en avant la justice «Je crois que l’Etat devrait penser a organiser leur procès. S’ils sont coupables, qu’on les condamne, sils ne sont pas coupables, qu’on les libère».
Quant à l’ancien Premier ministre Kassory Fofana, les avis sont moins tranchés.
Depuis le 21 novembre, de nouvelles poursuites ont été engagées contre l’ancien chef de l’Etat Alpha Condé pour des faits présumés de «trahison», selon une lettre du ministre de la Justice au procureur général de Conakry. Il était déjà accusé de «corruption», ainsi que pour «assassinats, actes de torture, enlèvements et viols».