Gabon: les partis politiques exclus de l’organisation des prochaines élections

Hermann Immongault, ministre gabonais de l'intérieur, face à la presse le vendredi 17 mai 2024.

Le 19/05/2024 à 07h58

VidéoÀ l’examen du projet de réforme politique issue du récent dialogue national inclusif, le gouvernement de transition envisage de confier l’organisation des prochaines élections au ministère de l’Intérieur. Selon le patron de ce département, cette réforme résulte des contributions citoyennes examinées par la commission politique à l’issue de la concertation post-coup d’État du mois d’août dernier.

L’étau se resserre sur les partis politiques. En plus d’être suspendus provisoirement par les autorités de la transition le temps de fixer les nouvelles règles pour leur fonctionnement, ils sont sur le coup d’une exclusion dans l’organisation des prochaines élections. C’est ce qui ressort de la communication faite vendredi 18 mai par le ministre de l’Intérieur et de la sécurité à la presse nationale et internationale.

«Le constat que les Gabonais ont fait au dialogue national inclusif est très peu reluisant à l’égard du fonctionnement des partis politiques. Donc, ce qui est attendu par les Gabonais, c’est de se dire s’il faut continuer le processus, il faut au préalable réorganiser les partis politiques. En l’état, il n’est pas possible d’associer les partis politiques...», a déclaré, Hermann Immongault, ministre gabonais de l’Intérieur et de la Sécurité.

Officiellement plus d’une centaine de partis politiques sont concernés par cette décision du gouvernement. Il leur est fait obligation d’avoir un minimum de 18.000 adhérents avec une réelle implantation sur le plan national. Ce qui n’est pas le cas pour beaucoup d’entre-eux, à en croire, Immongault.

À la décision très controversée des autorités de la transition de priver les acteurs politiques du droit de contrôle de la régularité des scrutins, le ministre de l’Intérieur estime qu’elle a le mérite de soumettre les futurs acteurs institutionnels en charge de l’organisation des élections à venir au principe de neutralité. Alors que ce projet de réforme électorale fait débat, il est à noter, selon le membre du gouvernement, qu’il n’aura valeur de loi qu’après sa promulgation par le chef de l’État. Mais elle est déjà inscrite dans le projet de Constitution à soumettre au référendum prévu d’ici avant la fin de l’année.

Par Ismael Obiang Nze (Libreville, correspondance)
Le 19/05/2024 à 07h58