Gabon: les sous-commissions du dialogue national rendent leurs rapports

Les 4 sous-commissions du dialogue national inclusif au Gabon, dont celle du régime et des institutions politiques, rendent leur copie.

Le 20/04/2024 à 09h53

VidéoLes travaux du dialogue national inclusif du Gabon amorcent leur dernier virage. Les 4 sous-commissions, dont celle du régime et des institutions politiques, ont rendu leur copie jeudi 18 avril. Il en ressort que les contributeurs militent largement pour un régime présidentiel. Une proposition entérinée par les panélistes après plus d’une semaine de débats.

À la question de savoir quel type de régime politique souhaiteriez-vous pour le nouveau Gabon? une grande majorité des contributions citoyennes, ayant servi de base de discussions à la sous-commission régime et institutions politiques, appellent à la mise en place d’un régime présidentiel. C’est que révèle le rapport des avis de gabonais partagés à la presse par les commissaires membres de cette structure.

«Le choix a été clair pour l’ensemble des populations gabonaises qui veulent un régime de séparation rigide des pouvoirs. L’objectif étant de garantir un Etat de droit et une démocratie véritable», a commenté Télesphore Ondo, président de la sous-commission régime et institutions politiques, avant d’ajouter le Gabon sort d’un régime présidentialiste caractérisé par un déséquilibre des pouvoirs entre l’exécutif et le législatif.

Le choix de ce régime politique issu d’une pré-collecte des données publiques devra par la suite être examiné par la plénière. Pour nombre d’observateurs de la vie politique du pays, un régime présidentiel rend le chef de l’État seul responsable de sa gestion devant le peuple qui l’a élu. «Depuis 1970, le Gabon a connu 14 Premiers ministres. À chaque fois, le président de la république donne de bonnes orientations. Il planifie une bonne politique, mais c’est toujours le gouvernement et le Premier ministre qui échouent...Il faudrait que cela cesse. Il faudrait que le président de la république soit le seul responsable des politiques menées. Si ses politiques réussissent, le peuple le reconduira pour un prochain mandat, Si elles échouent, le peuple l’éconduit mais par les urnes», affirme Norbert Ngoua Mezui, Journaliste-éditorialiste.

Mais pour Bertrand Zibi Abeghe, participant actif du dialogue national inclusif, le Gabon a d’avantage pêché ces dernières années par le choix de ses dirigeants, bien moins que par les textes. «Disons le très clairement que les 14 dernières années ont été une véritable incurie. Donc nous devons réctifier le tir en ayant un homme fort, et une institution forte. Et la présidence de la République devrait être le plan décisionnel pour les 50, 100 prochaines années», pense cet acteur politique de premier plan au Gabon.

Le dialogue national s’achève le 30 avril prochain par la remise du rapport général des travaux au Président du comité pour la transition et la restauration des institutions, le général Brice Clotaire Oligui Nguema. Après cette étape, suivront entre autres, la mise en place d’une constituante et le référendum pour l’adoption d’une nouvelle constitution.

Par Ismael Obiang Nze (Libreville, correspondance)
Le 20/04/2024 à 09h53