Les premiers militaires français ont quitté le Niger: la résistance populaire a fini par payer

Un camp militaire nigérien à Niamey.

Le 11/10/2023 à 16h24

VidéoAprès deux mois de bras de fer, Paris a commencé à rapatrier ses militaires stationnés au Niger. Un départ exigé par la rue, satisfaite de la situation mais qui reste vigilante en raison des velléités de manœuvres de la France pour déstabiliser la Transition et le Niger.

Des images devenues virales sur les réseaux sociaux montrent les premiers militaires français quittant le Niger par voie aérienne. C’est l’aboutissement de la volonté des Nigériens qui ont fait d’abnégation

Un début de retrait des militaires français obtenu après près de deux mois de bras de fer entre Niamey et Paris, accueilli avec fierté à la place de la Résistance par les brigades de veille et les femmes engagées pour la souveraineté nationale.

«Nous sommes fiers du travail que nous avons accompli à l’escadrille depuis un mois et quinze jours. C’est une satisfaction, aujourd’hui de voir ces forces quitter notre pays. C’est une victoire. Ils ne sont pas venus pour nous appuyer. Ils ne sont pas venus pour aider nos militaires. Ils sont venus nous détruire, exploiter nos ressources. Ce n’était certainement pas un combat le terrorisme», déclare Mariatou Abdou, membre du mouvement des femmes engagées pour la souveraineté du Niger.

Un combat pour la souveraineté du Niger qui a également mobilisé les leaders religieux généralement en retrait sur les questions politiques, qui se réjouissent aujourd’hui de voir la France joindre l’acte à la parole et plier bagages.

«Dieu merci, nous avons assisté avec beaucoup d’intérêt au retrait de certains militaires. Aujourd’hui, ce n’est pas notre détermination ni notre force c’est la volonté d’Allah leTout Puissant que nous le remercions de nous avoir apporté ce soutien», souligne Abdoulaye Soumaila Maiga, leader religieux, organisateur des prêches à la Place de la Résistance.

Toutefois, la vigilance et la méfiance vis-à-vis de la France restent de mise. «Le combat n’est pas fini. Ça vient de commencer et nous n’allons pas quitter ces lieux jusqu’au départ du dernier militaire français du Niger», promet Aboubacar Ado, membre des brigades de veille citoyenne.

Comme dit l’adage, le linge sale se lave en famille, une fois tous les militaires français hors du Niger, le terrain du combat sera contre l’impunité, le détournement des deniers publics et l’enrichissement illicite, clament haut et fort les résistants.

Ce départ des militaires a été précédé, le 27 septembre par celui de l’ambassadeur de France au Niger, Sylvain Itté, dont le régime militaire au pouvoir exigeait l’expulsion depuis plusieurs semaines.

Par Aboubacar Sarki (Niamey, correspondance)
Le 11/10/2023 à 16h24