Alors que la défense dénonce l’incompétence de la cour anticorruption pour juger l’ancien président Mohamed ould Abdel Aziz, le ministère public et la partie civile rejettent cette assertion et dénoncent «une stratégie dilatoire» dont l’objectif est de retarder le débat de fond.
Au-delà de ces deux thèses sur la compétence ou non de la cour anticorruption, la rue exprime des avis divergents sur le procès lui-même.
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«Je comprends le fait que l’ancien président Mohamed ould Abdel Aziz soit déféré devant une juridiction anti corruption. Cependant, je constate qu’il fait l’objet de prévarication au même titre que 300 autres individus dont certains occupent encore des postes de responsabilités. Finalement, l’affaire ressemble à un règlement de comptes à caractère politique», souligne Ahmed Bilal, vendeur de boubous dans le centre ville de Nouakchott.
Mustapha ould Oumar a le même avis: «Mohamed Abdel Aziz a gouverné ce pays avec des gens qui n’avaient rien au départ et qui sont devenus milliardaires. Ces individus se promènent librement en ce moment. Finalement, l’affaire est juste politique».
D’autre encore sont d’un avis diamétralement opposé. Demba Guinée pense que les ressources publiques présumées avoir été détournées ou dissipées doivent être restituées conformément aux principes de reddition des comptes. Et pour lui, cela justifie le procès.
«Je perçois à travers ce procès un traitement normal tout à fait conforme aux principes de la reddition des comptes et au fonctionnement normal de la justice, dans le respect des droits de tous. Donc, aucune inquiétude, le droit sera dit et la justice rendue», soutient l’étudiant Hamed Nour El Moctar.