Présidentielle en Centrafrique: les six candidats face au sortant Touadéra

Des partisans du président de la République centrafricaine et candidat du Mouvement Cœurs Unis (MCU) à l'élection présidentielle, Faustin-Archange Touadéra, se rassemblent à Bangui le 13 décembre 2025 à l'occasion du lancement de la campagne électorale, en vue des élections générales de la République centrafricaine prévues le 28 décembre 2025.. AFP or licensors

Le 23/12/2025 à 07h57

Six candidats seront opposés au président sortant Faustin-Archange Touadéra lors de l’élection présidentielle de samedi en Centrafrique, dont l’outsider Anicet-Georges Dologuele, battu au deuxième tour par M. Touadéra lors des deux précédentes éditions.

Anicet-Georges Dologuélé

Candidat pour la troisième fois consécutive depuis la guerre civile de 2013, il fait figure d’outsider crédible. A 68 ans, il se présente sous la bannière de l’Union pour le Renouveau centrafricain (URCA), un parti qu’il a fondé et 2013 et préside.

Parfois jugé trop élitiste, il a terminé deux fois dauphin de M. Touadéra en 2016 et 2021 après des reports massifs de voix d’autres candidats sur son adversaire au deuxième tour.

Diplômé en gestion des entreprises et économie, et formé notamment en France, il avait auparavant été ministre du Budget et Premier Ministre du président Ange-Félix Patassé dans les années 1990.

Il a ensuite travaillé à la Banque des Etats d’Afrique centrale (BEAC) et dirigé la Banque de développement de l’Afrique centrale pendant près d’une décennie. Ses détracteurs le surnomment «Monsieur 10%», l’homme ayant été accusé d’avoir touché des pots-de-vins dans le cadre de contrats publics.

Chef de file de l’opposition, sa candidature à la présidentielle a surpris car il s’est désolidarisé du Bloc pour la défense de la Constitution de 2016 (BRDC), la plateforme de partis politiques de l’opposition et d’associations de la société civile qui avait convenu de boycotter ce scrutin en dénonçant une «mascarade électorale». Son parti l’URCA a dans la foulée été exclu du bloc d’opposition pour «trahison».

M. Dologuele a dénoncé de nombreuses irrégularités dans le cadre de la préparation du scrutin, jugeant l’Autorité nationale des élections (ANE) partiale et incompétente, et dénonçant une dérive autoritaire du pouvoir.

- Henri-Marie Dondra

Longtemps proche de Faustin-Archange Touadéra, Henri-Marie Dondra, 59 ans, ancien ministre du Budget et Premier Ministre, a démissionné du gouvernement en raison de désaccords avant se lancer dans la course présidentielle en tant qu’opposant.

Le fondateur du parti Les Réformateurs, a par la suite rejoint le Mouvement Cœurs Unis (MCU) de M. Touadéra, créé en 2019. Il s’en affranchit après avoir démissionné du poste de Premier ministre et crée en 2023 l’Unité républicaine (UNIR), un parti se voulant centriste, qui se veut une passerelle entre le MCU et l’opposition.

Détenteur d’un master en finances, Henri-Marie Dondra a été directeur général du Fonds africain de garantie et de coopération économique (FAGACE), un organisme qui mobilise des ressources financières pour 14 pays africains (dont la Centrafrique) ou des acteurs privés de ces pays.

En mars 2025, un mois avant qu’il ne soit investi par son parti comme candidat à l’élection présidentielle, deux de ses frères ont été emprisonnés pour tentative d’empoisonnement du président et d’un de ses proches. L’un d’eux est toujours en détention provisoire sans inculpation. En réponse, Dondra a dénoncé un «montage grossier» et l’«assassinat progressif de notre démocratie».

- Serge Djorie

Président du Collectif d’alternance pour une nouvelle Centrafrique (CAPNCA), et candidat malheureux en 2021 où il n’avait récolté que 0,5% des voix, il a été ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement jusqu’en janvier 2024. Diplômé en médecine de l’université de Clermont-Ferrand en France, il a été chercheur au département d’épidémiologie de l’institut Pasteur de Bangui.

- Aristide Briand Reboas

A 46 ans, le chef du Parti chrétien démocrate (PCD) se présente pour la deuxième fois à la présidentielle. Après un échec cuisant en 2021 avec 0,41% des voix, il a intégré le gouvernement lors du deuxième mandat de Faustin-Archange Touadéra en tant que ministre de la Jeunesse et des Sports, jusqu’au remaniement ministériel de janvier 2024 où il a été remplacé par le très contesté Héritier Doneng, chef d’une milice pro-gouvernementale. Il propose dans son programme présidentiel dix engagements dont celui d’apporter l’eau et l’électricité à tous les Centrafricains.

- Eddy Symphorien Kparekouti

A 56 ans, il est président du Parti d’unité et de reconstruction (PUR) et de la plateforme Union des forces démocratiques de l’opposition (UFDO). Ingénieur en génie civil, il a fait de la lutte contre la pauvreté son cheval de bataille.

- Marcellin Yalamende

A 49 ans, il se présente comme candidat indépendant. Pasteur évangéliste et entrepreneur dans le transport, il n’a pas d’expérience en politique et est inconnu du grand public. Il assure vouloir conjuguer action publique et vision spirituelle.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 23/12/2025 à 07h57