Figure politique du pays et jusqu’ici allié de l’actuel président Félix Tshisekedi, M. Kamerhe a «remis sa démission à la conférence des présidents» des groupes parlementaires, a annoncé l’Agence congolaise de presse (ACP) citant une source dans son entourage.
«Vital Kamerhe vient de démissionner», a confirmé un bandeau de la télévision nationale (RTNC). Cette annonce est survenue avant l’ouverture dans la soirée d’une session plénière et un possible vote sur sa destitution.
Officiellement, les députés congolais lui reprochaient une gestion opaque des finances de l’Assemblée, des votes précipités et la suppression de certains avantages. Certains lui reprochaient également de ne pas avoir clairement affirmé son soutien au président Tshisekedi, fragilisé par l’intensification du conflit dans l’est du pays en début d’année.
«Plusieurs prises de position de Vital Kamerhe sur des questions centrales comme la réforme constitutionnelle ou le dialogue politique ont été perçues comme s’éloignant des positions du président Tshisekedi», ajoute également le politologue congolais Christian Moleka contacté par l’AFP.
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Félix Tshisekedi au pouvoir depuis 2019, a été réélu fin 2023 pour un second et théoriquement dernier mandat.
En RDC, la Constitution prévoit un maximum de deux mandats de quatre ans. Fin 2024, Félix Tshisekedi avait toutefois avancé l’idée d’une réforme constitutionnelle, condamnée par l’opposition comme étant une manœuvre pour s’ouvrir la voie vers un troisième mandat.
Déjà président de l’Assemblée nationale entre 2006 et 2009 sous l’ex-président Joseph Kabila, M. Kamerhe avait démissionné à la suite d’un différend avec la majorité. Il avait ensuite fondé son parti d’opposition, l’Union pour la nation congolaise (UNC), avant de devenir un allié de Félix Tshisekedi.
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En 2020, alors directeur de cabinet de M. Tshisekedi, M. Kamerhe avait été accusé de détournement de fonds et condamné à 20 ans de prison. Libéré un an plus tard, il avait finalement été acquitté en 2022.
En 2023, il était devenu ministre de l’Economie, avant d’être élu président de l’Assemblée l’année suivante.
En mai 2024, il avait été visé par les auteurs d’une tentative de coup d’Etat manqué. Des hommes armés avaient attaqué son domicile situé dans un quartier huppé de la capitale Kinshasa, avant d’investir le «palais de la Nation» non loin, qui abrite des bureaux de Félix Tshisekedi.
Sorti indemne, ses partisans avaient dénoncé une «tentative d’assassinat» à son encontre.