Selon l’ONU, 30% des effectifs de la Minusma ont déjà quitté le Mali

Le 08/09/2023 à 09h39

VidéoLes ministères des Affaires étrangères et de la Défense ont coanimé une conférence de presse sur la situation de la première étape du processus de retrait de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma).

Face à la presse, l’ambassadeur Madou Diallo, directeur des opérations internationales du ministère des Affaires étrangères et de la coopération internationale et le colonel Souleymane Dembélé ont tour à tour présenté le bilan du processus de retrait de la Minusma.

Pour rappel, à la demande du gouvernement du Mali, le Conseil de sécurité des Nations Unies par la résolution 2690 du 30 juin 2023 a fixé les grandes lignes du processus de retrait de la mission qui s’achèvera le 31 décembre 2023.

Selon le directeur des opérations internationales du ministère des Affaires étrangères et de la coopération internationale Dr Madou Diallo, le Conseil de sécurité a demandé à la Minusma, le 1er juillet 2023, de commencer sans délai la cessation de ses opérations et le transfert de ses tâches, ainsi que le retrait et la réduction de son personnel de façon organisée et en toute sécurité avec pour objectif que le processus soit achevé le 31 décembre 2023 en étroite consultation avec le gouvernement du Mali et en coordination avec les pays fournisseurs de contingents ou de personnel de police.

Dr Madou Diallo a rappelé qu’il y a deux phases de retrait qui sont suivies d’une phase de liquidation. Pour lui, en ce qui concerne la première phase de retrait, du 1er au 31 août 2023, concernait la rétrocession au gouvernement du Mali des camps et sites d’Ogossagou, de Ber, de Goundam et de Ménaka.

La deuxième phase a débuté le 1er septembre et doit s’achever le 31 décembre 2023. Cette étape concerne les camps de Tessalit, Aguelhok, Ansongo, Kidal et Douentza. Dr Diallo a déclaré qu’à partir du 1er janvier 2024, il est prévu de ne laisser sur place que les unités de garde chargées de sécuriser le matériel et les équipements qui n’auront pu être évacués à l’échéance du 31 décembre.

En terme de bilan de cette première phase de retrait de la Minusma, Dr Madou Diallo dira qu’au titre du groupe 1, chargé des questions de défense sécurité et logistique, les deux parties, ont noté avec satisfaction la bonne coordination qui a facilité la rétrocession au gouvernement des camps d’Ogossagou, le 3 août 2023, de Ber, le 14 août 2023, de Goundam, le 15 août 2023 et de Ménaka, le 25 août 2023 marquant ainsi l’achèvement de la première phase du retrait de la MINUSMA.

Il a ajouté qu’en vu de prendre en charge la couverture juridique de la rétrocession des camps, que les deux parties ses sont mises d’accord pour adopter le certificat de remise de sites, de biens et d’équipements ayant déjà servi par exemple pour le camp de Ménaka.

S’agissant du désengagement, la partie onusienne a informé que 30% du personnel international a déjà quitté le territoire, à ce jour, 22% des unités de police individuelle sont désengagés. Au 4 août 2023, 1734 casques bleus avaient quitté le Mali.

Pour sa part, le directeur de l’information et des relations publiques des armées (DIRPA), le colonel Souleymane Dembélé dira que les forces armées maliennes sont en train de jouer pleinement leur partition par rapport à ce processus de retrait de la Minusma.

Le directeur de la DIRPA a fait savoir que si la rétrocession des camps d’Ogossagou, de Goundam et de Ménaka s’est passée sans accrochage, tel n’a pas été le cas pour le camp de Ber, car selon lui, Ber était devenu une sanctuaire pour les groupes armés terroristes. Il a ajouté que Ber a été la confirmation de la montée en puissance des forces armées maliennes.

Par Diemba Moussa Konaté (Bamako, correspondance)
Le 08/09/2023 à 09h39