Les importants gisements pétroliers et gaziers en mer entre le Sénégal et la Mauritanie soulèvent la polémique dans certains milieux.
Le président Macky Sall a profité du Conseil présidentiel sur la politique économique et sociale du Sénégal pour balayer d’un revers de main la rumeur à propos d’un différend latent entre les deux pays frontaliers. Le chef de l’Etat sénégalais a également invité le ministre chargé du Pétrole à rassurer sur cette question qui préoccupe les Sénégalais.
«Dès qu’on parle de pétrole, les esprits sont tout de suite en alerte maximale», a souligné le président Macky Sall, ce lundi 4 décembre.
Pour ainsi lever les équivoques à propos d’un différend qui serait en train de naître, selon la rumeur, entre le Sénégal et la Mauritanie, il a invité Mansour Elimane Kane, ministre du Pétrole, à éclairer l’opinion. "Il est important que vous donniez en temps utile les bonnes informations à l’opinion. Comme il y a beaucoup d’experts en tout. Où est-ce que nous en sommes sur l’évaluation des réserves, sur les relations avec la Mauritanie? Je vois qu’il y a beaucoup d’écrits sur des choses qui n’ont rien à voir avec la réalité entre les deux pays alors que tout se passe bien", lui a-t-il instruit.
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Répondant à l’invitation du président Macky Sall, Mansour Elimane Kane dira que, "le gisement qui est à la frontière maritime avec la Mauritanie sera un cas de succès. Parce qu’on nous a instruits de discuter avec les autorités mauritaniennes pour trouver des éléments de consensus qui seront la base des discussions. C’est un gisement très important aussi bien pour le Sénégal que pour la Mauritanie. Le deuxième plus grand gisement découvert durant ces dix dernières années".
Il a rappelé que, "même en cas de partage à 50% pour chaque chacun des deux pays, le Sénégal et la Mauritanie pourraient avoir une électrification universelle en 2025".
Par ailleurs, le ministre chargé du pétrole a précisé qu’"un accord gouvernemental" a été trouvé pour "travailler ensemble avec les pétroliers dans une coopération gagnant-gagnant".
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Toutefois, la signature de cet accord a connu un retard. Mais selon lui, ce retard est dû aux "aspects juridiques", parce que, dira-t-il, "il fallait recueillir l’approbation de la Banque mondiale et écarter tous les risques".
Mansour Elimane Kane est aussi revenu sur l’importance des gisements de pétrole qui ont été découverts au Sénégal. A ce titre, il s’est prêté à un jeu comparaison, soulignant que la capacité de production du seul puits de Sangomar est égale à celle du Gabon, qui est de 100.000 barils par jour. Et avec l’exploitation de l’ensemble des gisements de pétrole et de gaz découverts au Sénégal, le pays sera, à l’horizon 2035, sur la voix du développement.
Rappelons qu’à la découverte de ces gisements entre le Sénégal et la Mauritanie, Mohamed ould Abdel Aziz, président mauritanien, aurait cru "que le pétrole et le gaz seraient situé en territoire mauritanien. Il aurait même fait la revendication auprès des autorités sénégalaises. A son tour, le président Macky Sall aurait usé de beaucoup de diplomatie pour convaincre son homologue mauritanien du fait que ces gisements d’hydrocarbures n’appartiennent pas à son voisin. Mais pour éviter le conflit, le chef de l’Etat sénégalais a accepté de céder une partie du pétrole et du gaz découverts à la Mauritanie".