Le gouvernement du Sénégal court depuis près de quatre mois derrière le président Donald Trump pour l'agrément de son nouvel ambassadeur à Washington.
Comme le veut la convention de Vienne, qui réglemente les relations diplomatiques, Dakar avait introduit auprès du gouvernement américain, une demande d’agrément pour le compte de son nouvel ambassadeur, Mansour Elimane Kane, ancien ministre du pétrole et des Energies.
La demande daterait du mois de juillet, au moment où l'ancien ambassadeur a été relevé de ses fonction. Mais elle est restée sans suite.
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Pour rappel, en la matière, l'ambassadeur est d'abord désigné, puis sollicite un agrément auprès de l'Etat hôte. Une fois son agrément obtenu, il est officiellement nommé par son pays, avant d'être accrédité officiellement par le même pays hôte.
C'est dire que pour le cas de Mansour Elimane Kane, les choses n'ont pas du tout avancé, bien qu'il reste encore deux mois pour considérer que les Etats-Unis ont officiellement refusé de donner au nouvel ambassadeur du Sénégal leur agrément.
Selon Walf quotidien, un journal local, qui cite une source établie au pays de l’Oncle Sam, «s’il en est ainsi, c’est, généralement, parce que l’Etat hôte ne semble pas disposé à accorder l’accréditation pour le diplomate proposé au poste. Aucune explication n’est fournie par le gouvernement de Trump à l’équipe de Macky Sall, concernant ce retard qui dure maintenant depuis quatre mois.
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Et Walf de rappeler qu’en 2014, alors qu’il était ministre sénégalais des Infrastructures, des transports terrestres et du désenclavement, Mansour Elimane Kane avait, sur un vol de South Africa Airways commis la maladresse de répondre avec autorité au commandant de bord.
«Je suis le ministre des Transports du Sénégal. C’est moi qui donne les autorisations. Si vous continuez à me parler ainsi, je vais vous empêcher de survoler l’espace du Sénégal. Vous ne savez pas à qui vous avez affaire», avait-il lancé à ce dernier.
La seul faute commise par le commandant de bord était de lui demander de «mettre fin à sa communication téléphonique au moment du décollage de l’avion après les échecs de l’hôtesse». Il semblerait que M. Kane est entrain de subir les conséquences de cette dérive autoritaire. Quand on connaît l'importance accordée à la sécurité à bord des avions par les autorités aériennes, il est possible que son attitude ait des conséquences.
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Dans les salons dakarois, les spéculations vont bon train. Certains pensent à un «accident de circulation que Mansour Elimane Kane aurait commis en terre américaine». D'autres évoquent le scandale autour du pétrole sénégalais, dans lequel British Petrolium (BP), Pétro Tim et Aliou Sall, frère de Macky Sall, sont cités. Mais, nulle ne connaît réellement la raison, à part l'administration de Donald Trump.
Il convient néanmoins de noter que certains conseillers aux affaires étrangères n’ont pas bien apprécié la manière « peu élégante » dont a procédé le président Macky Sall pour débarquer le Dr Momar Diop de l’ambassade du Sénégal à Washington. «Décision a été prise de mettre fin à vos fonctions avec effet immédiat», disent-ils avoir lu sur la note qui lui a été envoyée.
A préciser que, d’après la Convention de Vienne qui règlemente les relations diplomatiques, tout pays qui nomme un nouvel ambassadeur, doit déposer une demande d’agrément au bénéfice du diplomate, auprès du pays d'accréditation.
Mais si une réponse positive n’est pas accordée pendant six (6) mois, cela équivaut à un (Non) diplomatique. Et cette situation semble inédite dans l’histoire diplomatique du Sénégal à l’exception du cas de l’ancien Directeur de la dette et investissement (DDI), Mamadou Faye dont la désignation lui avait été refusée par le Millenium Challenge Account Sénégal, le programme américain mise en place pour atteindre les objectifs du millénaire.
Cette situation inédite a de quoi faire réfléchir les autorités des pays africains dans le choix de certaines personnes.
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L’exemple du Cameroun qui sera suspendu de l’African growth and opportunity act (Agoa, Loi pour la croissance et les oppotunités africaines) est là pour le montrer. Après plusieurs violations flagrantes des droits de l'homme, notamment concernant la crise anglophone, le gouvernement amérocain a sévi.
Récemment, des experts américains ont été aussi envoyés en Côte d’ivoire pour voir les conditions dans lesquelles est produit le cacao vendu au pays de l’Oncle Sam. Les agriculteurs ivoiriens ont été accusés de faire travailler des enfants dans les plantations, ce qui aurait également donné lieu à des échanges diplomatiques aigres doux entre Abidjan et Washington.