Seules les montagnes ne se rencontrent pas. Au Sénégal, des alliances politiques jugées impossibles il y a un mois sont en train de se sceller. Depuis le remaniement ministériel opéré le 1er novembre dernier et qui a marqué les retrouvailles entre Macky Sall et son plus farouche opposant Idrissa Seck (arrivé deuxième lors de la dernière présidentielle), les choses ne s'arrêtent plus. Elles s'accélèrent même.
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Du côté de la mouvance présidentielle, l'ancienne présidente du Conseil économique, social et environnemental, Aminata Touré, remerciée en même temps que l'équipe gouvernementale, refuse de disparaître politiquement. Devenue plus active sur le plan médiatique, elle n'hésite pas à tacler le gouvernement. Par exemple, sur la question de l'émigration clandestine, elle a sommé l'Etat de redonner espoir à la jeunesse.
Une manière bien acerbe de pointer la culpabilité du gouvernement dans ce drame qui a déjà fait plusieurs centaines de victimes. Seulement, on n'est pas encore au bout de nos surprises avec la réorganisation de la scène politique.
Ce lundi, quelque chose d'improbable s'est produit avec le leader de l'opposition, Ousmane Sonko, qui a réussi à réconcilier deux jeunes responsables, l'un de l'opposition radicale, l'autre qui vient tout juste de quitter la mouvance présidentielle. Deux personnes qui sont en conflit médiatique et judiciaire depuis plusieurs mois.
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Le premier, Me Moussa Diop, est un ancien du parti présidentiel entré en disgrâce après une sortie sur le probable troisième mandat de Macky Sall. L'autre, Barthelémy Dias, un opposant radical qui ne rate jamais l'occasion de tirer sur le régime.Voir ces deux fumer le calumet de la paix chez celui qui revendique son appartenance à l'anti-système, Ousmane Sonko, en a surpris plus d'un.
Les Sénégalais, qui ne comprennent plus grand chose de l'attitude de leurs hommes politiques, font souvent recours aux anciennes vidéos de ces derniers (appelées VAR), qui n'ont effectivement rien à voir avec leurs propos d'aujourd'hui.