Au Sénégal, le cancer du sein est, après l’Accident vasculaire cérébral (Avc), la deuxième cause de mortalité chez les femmes. En moyenne, 1000 nouveaux cas sont enregistrés chaque année . Malheureusement, 80% des femmes atteintes par cette maladie n’ont pas une couverture médicale qui leur permet de supporter le coût du traitement dans les structures sanitaires du pays.
Le mois d’octobre est choisi chaque année pour sensibiliser les malades qui souffrent du cancer du sein, ainsi que les femmes non atteintes, sur les dispositions préventives à prendre. Dénommée «Octobre rose», cette campagne qui se tient durant tout un mois, est l'occasion pour l’Association sénégalaise contre le cancer (As2c) de plaider pour la gratuité du traitement lié à cette pathologie.
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Après la ville de Rufisque, la campagne «Octobre rose», consacrée à la lutte contre le cancer, s'est poursuivie à Dakar. Une occasion saisie par Madame Mame Diarra Kébé, présidente de l’Association sénégalaise contre le cancer (As2a) pour plaider en faveur de la gratuité du traitement. Parce que, dit-elle, «le traitement est très lourd. Les femmes doivent s’alimenter avant et après la prise des médicaments», les autorités devraient réfléchir sur la meilleure manière de le rendre plus accessible pour les femmes malades du cancer. A l’en croire, «cette gratuité du traitement du traitement du cancer du sein est possible au Sénégal car d’autres pays moins nantis l’appliquent déjà».
A noter que la présidente de l’As2c, Madame Diarra Kébé, est elle-même, une ancienne malade du cancer du sein, aujourd'hui guérie. Ce qui signifie que si la maladie est détectée à temps grâce au dépistage, les risques d’en mourir pourraient être considérablement réduits. C’est ce que confirme d’ailleurs Madame Cissé, responsable de la mammographie de l’hôpital Le Dantec. «La maladie n’est pas contagieuse. Elle peut être guérie. Il faudrait juste suivre le traitement », affirme-t-elle.
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Mais le traitement dont parle Madame Cissé est la chimiothérapie et l’achat des médicaments liés à cette thérapie, qui ont un coût onéreux pour les femmes à faibles revenus. Dans la plupart des cas, les femmes malades du cancer n’ont pas suffisamment de ressources financières pour supporter ce traitement.
Des craintes confirmées par cette dame malade du cancer du sein, visiblement très atteinte. « Je viens à l’hôpital toutes les trois semaines pour des séances de chimiothérapie qui coûtent 50 000 francs Cfa l’unité (75 euros », nous dit-elle.
Les autres difficultés auxquelles sont confrontés les malades sont liés aux effets secondaires des médicaments. « Les médicament sont lourds à supporter. Je me sens mal après chaque prise », confie-t-elle.