L’avancée des zones urbaines sous l’impulsion des sociétés immobilières impacte négativement les populations rurales qui sont dépossédées de leurs terres agricoles. Ce rétrécissement des surfaces agricoles fait perdre à la région de Dakar 60 hectares de terres cultivables chaque année.
Le professeur Djibril Diop tire la sonnette d’alarme, à l'occasion d'un panel sur le thème : «Le foncier agricole face à l’urbanisation», organisé lors de la célébration de la Journée mondiale de l’alimentation. Ce chercheur à l’Institut sénégalais de recherche agricole (Isra) est revenu, à cette occasion, plus en détail sur ce phénomène qui prive les ruraux dakarois de leur seule source de revenus.
En dehors du danger qu’il représente pour Dakar, qu’il prive de ses poumons naturels et des menaces qu’il fait sur l’environnement, l’urbanisation incontrôlée menée par les grandes sociétés immobilières a des méfaits sur les populations rurales.
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«A Rufisque, le département Dakar qui concentre le plus de terres agricoles, le tissu urbain a été multiplié par 2,52, entre 2002 et 2014. Dans les communes de Sangalkam, Bambilor, Keur Massar, les terres agricoles les terre agricoles les plus fertiles cèdent progressivement la place à des projets immobiliers », a signalé Djibril Diop.
A l’en croire, « les surfaces emblavées pour le maraichage dans la région de Dakar sont passés de 617 hectares en 2004, à seulement 6,97 hectares en 2014, ce qui représente un recul de 610 hectares en valeur absolue en 10 ans».
Pour redresser cette tendance à l’urbanisation sauvage, le chercheur suggère une meilleure planification et gestion de l’espace des villes et des agglomérations sénégalaises. « La réactualisation des Schémas régionaux d’Aménagement du Territoire (SRAT), dit-il, et la généralisation des Schémas Directeurs d’Aménagement Urbain (SDAU) », sont pour lui aujourd’hui une nécessité.
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Pour ce qui est de la planification territoriale, pour Djibril Diop, «une plus grande attention aux interrelations entre le foncier rural et le foncier urbain, dans un contexte où l’empiètement des villes sur les dépendance des zones des terroirs tend à remettre en cause la vocation des terres concernée en dépit du fait qu’elle sont, naturellement, plus propices à l’exploitation agricole qu’à l’habitat».
Et l’histoire récente de la région semble lui donner raison car chaque année, des quartiers des départements de Pikine, de Rufisque, et même de Dakar qui ont été construites sur des terres jadis agricoles, sont victimes d’inondations du fait de la proximité de la nappe phréatique.