Les populations de Gandiole sur la Langue de Barbarie, minuscule péninsule sur l'Atlantique à Saint-Louis, se sont encore réveillées dans la douleur. La brèche creusée en 2003 pour empêcher les récurrentes inondations dues aux crues du fleuve a fait chavirer cinq pirogues et a failli emporter les équipages. Les dégâts matériels sont estimés à 120 millions de francs Cfa (180.451 euros).
Selon Pape Diop, porte-parole de l’Union nationale des pêcheurs artisanaux du Sénégal (Unapas), "ce malheureux accident est survenu à cause d’une forte houle qui a fait échouer plusieurs pirogues". Il a renouvelé l’appel lancé par les pêcheurs de la Langue de Barbarie aux autorités gouvernementales. «Seul le dragage rapide de la brèche sur l’embouchure du fleuve Sénégal pourrait assurer la sécurité à de «ces pères de famille qui n’ont que la pêche pour subvenir aux besoins des leurs».
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A rappeler que la semaine dernière, les populations de cette localité, en majorité des pêcheurs, ont manifesté dans les rues de Saint-Louis pour demander le colmatage ou le dragage «de cette brèche qui ne cesse de s’agrandir», depuis son ouverture.
«Plus de 300 pêcheurs sont morts à cause de la brèche», a regretté le porte-parole des populations, Yama Dièye, qui a presque supplié les autorités nationales et locales en vue de «prendre à bras-le-corps cette situation qui est une priorité pour la survie des populations vivant au niveau de la Langue de Barbarie».
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A l’origine, cette brèche était creusée dans le «Gandiole», à Saint-Louis, pour empêcher les inondations. Large de seulement 4 mètres au début, ce canal de délestage s’étend désormais sur plus de 5,3 kilomètres et ne cesse de s’agrandir. Il a d’ailleurs fait disparaitre plusieurs villages situés dans le Gandiole. Et à ce rythme, c’est toute la ville de Saint-Louis qui risque d’être rayée de la carte du Sénégal.