Saint-Louis: la "Brèche de Gandiole" engloutit cinq pirogues

pêcheurs Sénégalais

pêcheurs Sénégalais. DR

Le 13/11/2018 à 14h42, mis à jour le 13/11/2018 à 14h46

La brèche ouverte à Saint-Louis a encore fait des victimes. Cinq pirogues et leur équipage ont été emportés dans la nuit de dimanche au lundi 12 novembre.

Les populations de Gandiole sur la Langue de Barbarie, minuscule péninsule sur l'Atlantique à Saint-Louis, se sont encore réveillées dans la douleur. La brèche creusée en 2003 pour empêcher les récurrentes inondations dues aux crues du fleuve a fait chavirer cinq pirogues et a failli emporter les équipages. Les dégâts matériels sont estimés à 120 millions de francs Cfa (180.451 euros). 

Selon Pape Diop, porte-parole de l’Union nationale des pêcheurs artisanaux du Sénégal (Unapas), "ce malheureux accident est survenu à cause d’une forte houle qui a fait échouer plusieurs pirogues". Il a renouvelé l’appel lancé par les pêcheurs de la Langue de Barbarie aux autorités gouvernementales. «Seul le dragage rapide de la brèche sur l’embouchure du fleuve Sénégal pourrait assurer la sécurité à de «ces pères de famille qui n’ont que la pêche pour subvenir aux besoins des leurs».

A rappeler que la semaine dernière, les populations de cette localité, en majorité des pêcheurs, ont manifesté dans les rues de Saint-Louis pour demander le colmatage ou le dragage «de cette brèche qui ne cesse de s’agrandir», depuis son ouverture.

«Plus de 300 pêcheurs sont morts à cause de la brèche», a regretté le porte-parole des populations, Yama Dièye, qui a presque supplié les autorités nationales et locales en vue de «prendre à bras-le-corps cette situation qui est une priorité pour la survie des populations vivant au niveau de la Langue de Barbarie».

A l’origine, cette brèche était creusée dans le «Gandiole», à Saint-Louis, pour empêcher les inondations. Large de seulement 4 mètres au début, ce canal de délestage s’étend désormais sur plus de 5,3 kilomètres et ne cesse de s’agrandir. Il a d’ailleurs fait disparaitre plusieurs villages situés dans le Gandiole. Et à ce rythme, c’est toute la ville de Saint-Louis qui risque d’être rayée de la carte du Sénégal.

Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 13/11/2018 à 14h42, mis à jour le 13/11/2018 à 14h46