Plusieurs milliers de manifestants, répondant à l’appel du mouvement "Operation three years Jotna (Trois ans, il est temps)", sont sortis dans les rues de la capitale gambienne pour exiger du président Adama Barrow le respect de sa promesse de ne faire qu’un mandat de trois ans. Ce dernier s’était en effet engagé à passer deux ans de moins que la durée prévue par la Constitution et d’organiser des élections dès janvier 2020, au lieu de janvier 2022.
Pacifiques au début, les manifestations ont tendance à devenir violentes, virant ce dimanche aux émeutes, ce qui n’est pas du goût du gouvernement. Ainsi, selon les sources officielles, la police a procédé à l’arrestation de 137 manifestants.
Des sources hospitalières à Banjul auraient affirmé qu’il y a eu trois morts. Une information vite relayée dans les réseaux sociaux par des Gambiens, mais aussi des Sénégalais qui n’ont pas manqué d’afficher leur soutien aux manifestants.
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Cependant, le gouvernement gambien, dans un communiqué diffusé par son porte-parole, Ebrahim Sankareh, dément. "Pas une seule personne n’est morte pendant la manifestation d’aujourd’hui", écrit-il. "Certaines personnes ont subi des blessures ne mettant pas leur vie en danger, dont 18 membres des forces de sécurité et sept civils", poursuit le communiqué.
Le gouvernement gambien affirme toujours que "Operation three years Jotna" présente toutes les caractéristiques d’un mouvement qui veut renverser le pouvoir actuel.
Il convient de rappeler que le président Adama Barrow, successeur de Yahya Jammeh, a été élu au terme d'une présidentielle organisée durant l'automne 2016. Son prédécesseur qui avait passé 21 ans au pouvoir avait accepté sa défaite, avant de contester la victoire d'Adama Barrow.
Il a fallu l'intervention de la CEDEAO pour que le président éu de l'époque, qui avait alors prêté serment à l'ambassade de la Gambie à Dakar, prenne fonction.