Fortuné Edou est l’une des figures emblématiques du cyberactivisme au Gabon. Il estime son nombre d’abonnés à sa page Facebook à environ 10.000 par jour. Grâce à la portée et à l’immédiateté d’internet, le jeune activiste réussi à mobiliser les partisans à grande échelle sur des sujets en rapport avec la gestion publique au sommet de l’État.
«Il faut se documenter, il faut lire à chaque fois. Je le dis à ceux qui travaillent avec moi, celui qui a lu deux livres ne peut prétendre faire ce que nous faisons. Parce qu’il faut avoir une large connaissance dans plusieurs domaines. C’est sur cette base que le peuple t’accorde de l’intérêt et lui permet en retour de se réveiller», explique-t-il.
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Fortuné, qui se définit comme un disciple de Mahamat Ghandi, est présent sur la toile depuis 2017. Ses prises de position contre l’ancien régime lui ont parfois valu quelques séjours en prison, comme en 2001. Des épisodes d’un engagement citoyen et politique que Fortuné vit désormais avec un air de liberté retrouvée sous la transition en cours au Gabon.
Bien qu’il amplifie les voix marginalisées et favorise l’action collective, le cyber activisme frise parfois la désinformation en faisant écho aux lobbies dont les intérêts sont contraires aux aspirations du plus grand nombre.
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Pour Serge Alioun Motsinda, un autre cyberactiviste, le combat pour le bien-être social du Gabonais devrait être au dessus des positions personnelles. «Si vous êtes dans une famille de 7 membres et que vous êtes le seul à travailler, vous avez 400 000 francs salaire par exemple avec femme et enfants, vous êtes potentiellement pauvre. Avoir à charge, ça appauvrit... Ce que nous voulons, c’est que le nouveau régime se comporte mieux que le précédent. Si les raisons qui nous amènent au combat n’existent plus, le combat ne va plus exister», dit, ce technicien supérieur en administration des réseaux.
Depuis trois ans, Serge Alioun dénonce la corruption de l’élite, conteste la censure des médias publics. Un combat qui est de nature à perturber tout régime oppressif.