Le sens de cette rupture collective est le partage et la convivialité. Le mois de ramadan coincide cette année avec le mois du carême chrétien catholique étant un moment de partage avec ses coreligionnaires et avec les fidèles des autres confessions religieuses, il est convenable de réunir les fidèles des deux communautés autour un d’un partage de repas.
«C’est une double grâce cette année ! Les carêmes chrétien et musulman se tiennent dans le même mois, c’est une bénédiction. C’est donc un bon prétexte pour qu’on puisse se retrouver chrétiens et musulmans d’une même corporation [le journalisme, NDLR] à l’heure de la rupture pour communier parce que nous prônons l’union, le partage, l’entente, de solidarité entre nous (…). Nous avons également initié ce moment en vue de promouvoir et renforcer la cohésion sociale et le vivre-ensemble entre nous journalistes résidant à Yopougon, mais surtout entre les religions», a expliqué Marlyse Aimée Konan, présidente de la faitière (fidèle chrétienne).
Pour elle, «Nous comptons nous rencontrer régulièrement en dehors du mois de jeûne pour mieux nous connaître et d’adresser ensemble les questions qui nous préoccupent afin d’aller en avant dans notre métier».
«C’est une première donc beaucoup n’y croyaient pas, ils pensaient que c’était «un poisson d’avril» (une farce) vu que nous sommes en début du mois d’avril, mais en fin de compte nous avons répondu nombreux au rendez-vous et cela me réjouit au plus haut niveau. Nous pensons ne pas nous arrêter en ci-bon chemin, nous allons perpétrer ces genres d’actions pour nous rassembler le plus souvent afin de permettre aux et autres de fraterniser avec les convives (…)», s’est réjouie Marlyse pour conclure.
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De tels moments permettent de raffermir le lien entre confrères et consœurs surtout dans ce contexte où la cohabitation entre chrétien et musulman n’est pas forcement chose aisée. Outre ce cadre de partage, Aïchatou Koné, fidèle musulmane, journaliste, présentatrice au groupe média Albayane, a laissé entendre que c’est une occasion de faire de plus emble connaissance des collègues. «(…) Cette rencontre m’a permis de faire la connaissance de plusieurs journalistes que je ne connaissais pas alors que nous sommes dans la même commune. Nous avons passé un bon moment ensemble, nous avons échangé et discuté autour des questions qui concernent notre corps de métier. De telles initiatives ouvrent nécessairement des portes de nouvelles relations qui favoriser un cadre de travail en symbiose entre journalistes et apprendre les uns des autres».
Et Lassina Ouattara, également fidèle musulman, journaliste au quotidien le Patriote, de renchérir «Le mois de Ramadan étant un mois de partage, c’est sûr que ceux qui initient ces rencontres sont déjà bénis (…). J’encourage les confrères et consœurs car elles nous permettent d’être proches et d’envisager ensemble l’avenir avec sérénité».
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Sentiments également partagés par les frères et sœurs chrétiens. Pour Wenceslas Koffi, journaliste chrétien à la radio Yopougon, il est important de fédérer les différences religions. À l’écouter, «qu’on soit musulman ou chrétien, l’on ne devrait pas se faire prier pour prendre à une telle initiative. Elle permet de garder la paix et la cohésion sociale. (…) il faut se rappeler qu’on doit se tolérer les uns les autres malgré nos différences religieuse».
C’est dans une ambiance bon enfant qu’a pris fin cette première édition de la rupture collective de jeûne de l’union des journalistes vivants dans la commune de Yopougon. Avant de séparer les confrères journalistes ont d’un commun accord, exprimé le désir de voir cette action se répéter à chaque fois que l’occasion se présente.