À l’extrémité du parvis de l’église St Michel de Nkembo à Libreville, Paul Oulamou tient boutique, un espace dédié à la vente de pagnes catholiques, d’objets de piété comme les chapelets, crucifix, encens, encensoirs et la bible. «On a les statuettes dont les prix entre 1.000 et 12.000 francs Cfa.»
Elsa est une habituée de cette boutique. Ce matin, elle y jette comme toujours un coup d’œil pour prendre l’un de ces précieux objets avant d’aller au culte. Sauf qu’aujourd’hui, Esla n’ a pas de chance.
«Je suis venue à la boutique pour me procurer les bougies de prière. Mais malheureusement elles ne sont pas disponibles pour le moment», Elsa explique que «les bougies représentent la lumière on ne peut pas prier sans bougie», ajoute-t-elle.
La paroisse St Michel de Nkembo est cernée par un vaste marché achalandé d’objets de piété. C’est à croire que la religion est devenue une entreprise commerciale.
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«On doit les vendre parce que ceux qui les produisent n’en font pas cadeau. C’est vrai que ces différents supports servent à la pratique religieuse mais si on les donnait gratuitement, les producteurs ne s’en sortiraient pas», affirme le coordonnateur de la liturgie de la paroisse.
Par ailleurs, l’objectif de cette activité est de résoudre les problèmes des individus en difficulté, qu’ils soient chrétiens ou pas.
La floraison des commerces dans les lieux de culte concerne également les alentours des mosquées. Pour Ibrahim Amir, fidèle musulman de la mosquée Hassan II de Libreville, ce commerce n’est pas interdit par l’islam.
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«Tout commerce licite est permis...Evidemment ce qu’il faut éviter c’est de manger le riba. C’est-à-dire qu’il faut éviter d’emprunter l’argent avec intérêt pour aller acheter de la marchandise», soutient-il.