Le trafic routier est en effet plus que jamais grippé à Libreville. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça bloque sévère. À tel point d’ailleurs que certains usagers renoncent à prendre les transports en commun. Constant, un retraité, vient de faire 2 km à pied depuis son quartier «Glass» pour atteindre le premier kiosque à journaux du centre-ville. «Il y a plus de voitures que de routes. On ne peut pas faire autrement. On est obligé de marcher», raconte le retraité, la soixantaine révolue.
Avant, pendant, voire après les heures de pointe, la scène est folle et on peut constater, sans trop de difficultés, le chaos sur les routes bondées rien qu’au niveau du secteur administratif de la ville de Libreville.
Embouteillages à Libreville.. le360 Afrique/Ismael
L’ embouteillage est l’une des causes de retard au travail et à l’école. «Une fois, j’ai renvoyé un devoir de classe. À cause des embouteillages j’avais perdu plus d’une heure sur la route. Et dans la plupart des cas quand j’arrive tard à l’école, je suis obligé de réduire le timing des cours», explique Eric Nzamba, enseignant.
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La situation représente une menace en termes de pollution de l’air. On rappelle qu’elle avait poussé le gouvernement dirigé par le régime déchu à interdire l’importation des «occasions Belgique», terme qui désigne ces voitures d’occasion importées, jugées «trop polluantes».
La décision vient d’être reconsidérée par les autorités de transition avec le risque que de nouvelles importations en rajoutent au désordre actuel du parc automobile urbain. «Avec le retour des importations y aura plus de véhicules dans la ville. Et on ne va pas empêcher certains d’en avoir. La solution pour les autorités, c’est d’assainir les voiries et d’ouvrir les voies secondaires pour plus de fluidité dans le transport», déclare Luc Moudouma, agent public de l’État.
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Il est difficile d’évaluer la quantité de voitures d’occasion qui arrivent au Gabon, en raison notamment du manque de statistiques portuaires fiables. Mais d’après les estimations officielles, le marché de véhicules affichait en 2020 entre 15.000 à 20.000 véhicules d’occasion importés d’Europe et déversés sur le marché gabonais contre 5.000 véhicules neufs seulement.
À ces chiffres s’ajoutent les 344 nouveaux véhicules issus des saisies opérées par les militaires dans les domiciles de plusieurs cadres de l’ancien régime poursuivis par la justice. Ces véhicules devenus propriété de l’administration publique sont désormais en circulation et accentuent le calvaire sur des routes déjà très étroites ou en voie de réhabilitation à Libreville. C’est donc la galère pour la mobilité sur les principaux axes de la ville.