Rebouchage des nids-de-poule à Libreville: pour quelques pièces, des jeunes se font «bouche-trous»

Des enfants réparant les nids-de-poule à Libreville.

Le 25/11/2023 à 07h41

En dépit d’importants investissements, les routes de Libreville, la capitale du Gabon, sont défoncées, un état aggravé par les fortes pluies qui s’abattent sur la ville. Ces crevasses sont une opportunité pour certains jeunes sans emploi. Contre quelques pièces, ils ont lancé l’opération «bouche-trous» pour le colmatage des nids-de-poule.

C’est un sujet récurrent après chaque période de fortes pluies, l’état déplorable des routes à Libreville. Et à force d’intempéries, des nids-de-poule apparaissent sur les routes de la capitale gabonaise rendant ainsi la circulation délicate. On ne compte plus le nombre des roues crevées et autres dégâts causés aux véhicules.

Dans une opération citoyenne, les jeunes de plusieurs quartiers de la ville sont à pied d’œuvre pour reboucher les trous. Ils en font une activité lucrative comme sur la bretelle de derrière la prison Haut de Gué-Gué. «On fait ça pour subvenir à nos besoins, faute de travail. S’il y avait dans chaque arrondissement une usine qui pouvait nous faire gagner au moins 5.000 francs, ça pourrait nous soulager», explique Fidèle Edinga, coordonnateur des bénévoles de l’opération «bouche-trous».

De l’autre côté de la ville, à la cité Damas, Nik, Emmanuel et leurs camarades remettent à niveau des tranchées et colmatent les excavations à l’aide du concassé ou du ciment.

Au passage des véhicules, ils sollicitent une contribution financière aux automobilistes. «Nous demandons l’aide aux bonnes volontés. Quelques pièces à collecter pour nous permettre l’achat du ciment. Parce que quand nous mettons du ciment, ça dure plus longtemps. Quand il pleut, les cailloux ne tiennent pas», témoigne Nick Moukagni, un des bénévoles.

Le bouchage de ces orifices est largement salué par les usagers de la route. «Ce qu’ils font c’est une bonne chose, il faut qu’on les encourage. On ne doit pas tout attendre de l’Etat. En dépit du fait qu’on soit obligé de leur donner quelque chose, ça ne doit pas laisser les autorités de marbre», dit Jean Marcel, automobiliste.

En mai dernier, le gouvernement déchu avait pourtant lancé un avis à manifestation d’intérêt en vue de recruter des consultants devant assurer le contrôle et la surveillance des travaux de voirie à Libreville, des aménagements connexes et des sensibilisations à la sécurité routière.

Les services prévus au titre de ce contrat comprennent le contrôle et la surveillance des travaux d’aménagement et la construction d’une voirie sur un linéaire de 21,28 kilomètres à Libreville, Owendo et Akanda, des parkings et arrêts de bus. Le projet semble ne pas avoir prospéré plusieurs mois après.

Par Ismael Obiang Nze (Libreville, correspondance)
Le 25/11/2023 à 07h41