Les combats -qui ont fait des milliers de morts et huit millions de déplacés- «menacent des millions de vies, la paix et la stabilité de toute une région», affirme la patronne du PAM Cindy McCain.
«Il y a 20 ans, le Darfour a connu la plus importante crise de la faim au monde et le monde avait uni ses efforts pour répondre, mais aujourd’hui, les Soudanais sont oubliés», poursuit-elle.
Au début des années 2000, le dictateur d’alors, Omar el-Béchir, déchu en 2019, avait lancé des miliciens, les Janjawids, pour mener la politique de la terre brûlée au Darfour, vaste région de l’ouest soudanais.
Aujourd’hui, ils sont regroupés au sein des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohammed Hamdane Daglo en guerre depuis le 15 avril 2023 contre l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane.
Les bombardements de civils, destruction d’infrastructures, viols, pillages, déplacements forcés et villages incendiés sont devenus le quotidien des 48 millions de Soudanais.
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Si ces violences ne cessent pas, «la guerre au Soudan pourrait créer la plus grande crise de la faim au monde», assure Mme McCain.
Actuellement, «moins de 5%» des Soudanais «peuvent s’offrir un repas complet», selon le PAM.
Dans le camp de déplacés de Zamzam, au Darfour, un enfant meurt toutes les deux heures selon Médecins sans frontières (MSF).
Au Soudan du Sud, où 600.000 personnes se sont réfugiées pour fuir la guerre, «un enfant sur cinq dans les centres de transit à la frontière souffre de malnutrition», rapporte Mme McCain.
A travers le Soudan, 18 millions de personnes sont en insécurité alimentaire aiguë -dont cinq millions ont atteint le dernier palier avant la famine- et peuvent à peine être aidées par des humanitaires subissant entraves au déplacement et grave manque de financement, d’après le PAM.