«Depuis le haut moyen âge dans le Soudan occidental, leur existence est attestée sans qu’il soit possible d’affirmer avec certitude si elles sont issues d’un emprunt extérieur ou le fruit d’une invention locale». Peu importe que les auteurs de l’étude «Pirogues et constructeurs» puissent identifier, ou non, l’origine de ce moyen de transport, il reste que les Maliens sont y attachés malgré l’avènement au fil de l’eau des nouveaux moyens de transport.
La fabrication des pirogues au Mali.. le360 Afrique/Diemba
A l’origine un simple tronc d’arbre évidé, la pirogue est actuellement utilisée non seulement dans l’extraction de sable et de gravier du fleuve, mais aussi dans le transport de personnes dans certaines parties du Mali.
L’art de la fabrication des pirogues n’est pas donné à tout le monde, comme l’indiquent les auteurs de l’étude: «Dans le Delta, l’activité de construction n’a jamais été, malgré l’existence de secrets techniques, l’apanage d’une ethnie». Mais c’est justement ce sont ces «secrets techniques» qui font la différence.
Mohamed Camara est un passionné de cette activité depuis des dizaines d’années. Et le processus de fabrication des pirogues n’a pas connu d’évolution depuis la nuit des temps. Comme ses prédécesseurs, Mohamed utilise comme matière première première, le Khaya senegalensis, un arbre de la famille botanique des Meliaceae originaire d’Afrique, le Djalla en langue locale.
Il fabrique des pirogues longues de 7 à 20 mètres qui peuvent transporter jusqu’à une tonne de marchandises. La fabrication de la pirogue de 7 mètres exige une semaine de travail, un mois pour la pirogue de 20 mètres.
Le prix d’une pirogue varie selon sa taille, et donc de sa capacité de transport. Les prix démarrent à partir de 225.000 francs cfa (soit 343 euros) et la durée de vie de ces pirogues est d’environ 10 ans.