Au Burkina Faso, plusieurs villes, la capitale Ouagadougou en tête, subissent de plein fouet la pénurie d’électricité qui sévit depuis des mois. Malgré les assurances données début avril par Souleymane Ouédraogo, directeur général de la nationale d’électricité, les populations attendent toujours que la situation s’améliore.
«Les délestages sont exagérés. Nous ne pouvons pas vivre avec. Même obtenir de l’eau fraîche pour devient compliqué. La plupart des gens vivent avec l’électricité. Parce qu’on ne peut rien faire sans cette source d’énergie», déplore Idriss Haden, étudiant.
Entre autres raisons avancées pour justifier cette pénurie, un déficit important d’investissement dans le secteur. Dans les espaces publics comme dans les maisons, les délestages fréquents rythment le quotidien des Burkinabè.
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«Il fait tellement chaud que je dois sortir prendre l’air et revenir plus tard pour voir si l’électricité est rétablie. Sinon, il est difficile de rester à l’intérieur sous la chaleur. Sur le plan du travail également, les délestages causent nous pénalisent. Sans le courant, je ne peux pas travailler», affirme Adama Zeba, père de famille.
Structures publiques sujettes aux délestages, les stations-service sont quasiment à l’arrêt pendant les coupures d’électricité. Assane, travailleur du privé qui se déplace à moto, a souvent du mal à faire le plein de carburant.
«Vraiment, nous rencontrons des difficultés durant les délestages. Hier encore, en rentrant chez moi, j’ai cherché une station à essence en vain. J’ai dû me débrouiller pour rentrer», dit-il.
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Les coupures d’électricité n’affectent pas que les populations mais touchent aussi les réseaux de téléphonie, les appareils électriques et les systèmes d’adduction d’eau. Pour certains, les coupures d’électricité sont tout simplement insupportables.
«Nous constatons qu’il y a trop de délestage cette année. Pendant la journée, nous avons besoin d’électricité pour travailler. Je fais du collage. Cela signifie que lorsque la machine que j’utilise n’est pas chargée, nous subissons des pertes énormes au niveau de nos recettes», témoigne Amza Sawadogo, vulcanisateur.
Qu’à cela ne tienne, de nombreux Burkinabè ont choisi de garder à l’esprit que le délestage n’est pas une fatalité, malgré l’inconfort. Mieux, ils s’adaptent en attendant des jours meilleurs.