Sénégal: le site de la présidence à nouveau bloqué

Le palais présidentiel du Sénégal.

Le 28/05/2023 à 10h38

Le site internet officiel de la présidence du Sénégal est à nouveau inaccessible dimanche après le lancement d’une cyberattaque revendiquée par un groupe se disant solidaire de l’actuel mouvement de contestation contre le pouvoir.

Le site de la présidence a été l’un des premiers visés par l’attaque déclenchée vendredi contre des dizaines de sites officiels, dans un contexte de forte crispation à neuf mois de la présidentielle. Il était à nouveau opérationnel samedi.

Mais le compte @MysteriousTeamO se réclamant du groupe de pirates informatiques Anonymous a annoncé sur les réseaux sociaux une deuxième vague de l’attaque.

Différents sites ministériels ciblés vendredi et samedi fonctionnaient dimanche en début de matinée, a constaté l’AFP.

Il s’agit de l’une des toutes premières attaques du genre au Sénégal.

Elle survient dans un climat politique tendu. L’opposition dénonce la répression grandissante exercée selon elle par le gouvernement. L’incertitude maintenue par le président Macky Sall sur sa candidature ou non à un troisième mandat, ainsi que le sort politico-judiciaire de l’opposant Ousmane Sonko alimentent les tensions.

L’attaque coïncide avec la marche entreprise vendredi dans le sud du pays par M. Sonko, engagé dans un bras de fer avec le pouvoir pour défendre son éligibilité à la présidentielle de 2024. Le convoi censé ramener M. Sonko à Dakar par la route a drainé des foules de jeunes supporteurs enthousiastes, et été émaillé de heurts avec les forces de sécurité.

Le porte-parole du gouvernement Abdou Karim Fofana a relevé samedi soir sur TV5 Monde «une coïncidence troublante entre le procès d’Ousmane Sonko, sa caravane, ses appels à l’insurrection» et «ces sabotages d’infrastructures informatiques de l’Etat».

Toutes les personnes ayant une part dans ces attaques seront «traquées et traduites en justice», et les mouvements impliqués dissous, a-t-il assuré.

Troisième de la présidentielle de 2019, M. Sonko est le personnage principal d’un feuilleton qui tient le Sénégal en haleine depuis plus de deux ans. Il risque de perdre son éligibilité: une chambre criminelle doit rendre le 1er juin un verdict très attendu dans un procès contre lui pour viols. Il a refusé de comparaître, criant au complot du pouvoir pour l’écarter de la présidentielle.

Retranché dans le sud au moment du procès, M. Sonko a entrepris de rentrer à Dakar, un long voyage dont il entend faire une démonstration de force.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 28/05/2023 à 10h38