C’est le Sénégalais le plus connu de Yaoundé. Tapssirou Yéro Ndiaye tient sa notoriété du rôle d’intermédiaire qu’il joue entre les autres Sénégalais vivant à Yaoundé et les autorités administratives. Son mandat, plus ou moins officiel, est de veiller au bien-être de sa communauté et à celui des autres ressortissants ouest-africains pour un séjour sans encombre non seulement dans la capitale politique mais aussi dans d’autres villes du pays. Tapssirou Yéro Ndiaye, plus connu sous l’appellation Yéro Ndiaye, vit actuellement dans un immeuble qu’il partage avec sa femme et ses enfants au quartier Briqueterie situé dans le 2ème arrondissement de Yaoundé.
Et dire qu’il est arrivé au Cameroun un peu par hasard au début des années 1990 après y avoir échoué alors qu’il voulait se rendre au Gabon où l’attendait son oncle. Le jeune Yéro Ndiaye avait su s’intégrer dans la société grâce à sa détermination à faire la différence entre les autres jeunes de son âge qui excellaient dans le grand banditisme et lui dont l’objectif était d’avoir un avenir radieux.
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«Le début n’a pas été facile. Il fallait survivre, c’est pour cela que je me suis lancé dan de petites activités génératrices des revenus. Bien après, un ami m’a introduit dans la vente ambulante des petits bijoux où on allait jusqu’au fin fond des bidonvilles avec tous les risques possibles. Grâce à mes économies, j’ai pu ouvrir une petite usine artisanale de fabrication du kossam, du yaourt fermenté. J’avoue que c’est cette activité qui m’a véritablement lancé et me permet à ce jour de réaliser mes objectifs ici au Cameroun et dans mon pays le Sénégal. Je suis parmi les premières personnes à introduire le kossam dans le marché camerounais. Au début je faisais des bénéfices allant de 30.000 fcfa à 50.000 fcfa par jour», témoigne-t-il.
Parallèlement à cette activité principale, Yéro et son épouse sont propriétaire d’un grand restaurant dans lequel ils proposent des plats sénégalais et camerounais.
Tapssirou Yéro Ndiaye se présente aussi comme le «facilitateur» entre autorités camerounaises et ses frères d’Afrique de l’Ouest pour l’acquisition de titres de séjours et de visas. Sont pris en charge, les Sénégalais, les Burkinabès, les Maliens, les Nigériens, les Guinéens et de bien d’autres nationalités.
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Amadou Sy, un autre Sénégalais témoigne: «C’est Yéro Ndiaye qui m’a accueilli au Cameroun en 2006. Lorsque je suis arrivé, plusieurs de nos frères m’ont conseillé de me rapprocher de lui. Depuis lors, nous sommes devenus inséparables. C’est un homme bien. Il n’aime pas l’injustice. Tout le monde ici le considère comme le président de tous les Sénégalais du Cameroun. Il vient en aide à tout le monde sans trop d’exigences comme le font certains de nos grands frères».
Au sujet du nouveau président de la république du Sénégal, Yero Ndiaye qui affirme appartenir au camp du président sortant, félicite Bassirou Diomaye Faye pour son parcours exceptionnel avant son élection à la magistrature suprême et prie dieu pour son plein succès à la tête de l’Etat du Sénégal.