Brys avait été nommé par le ministre des Sports sur «directives du président de la République» Paul Biya, mais sa nomination avait été qualifiée d’«illégale» par la Fecafoot.
Eto’o l’avait remplacé mardi par un sélectionneur «intérimaire» après l’avoir vertement sermonné dans une vidéo devenue virale.
«Je vous présente mes excuses (...), je serai à vos côtés» pour les prochains matches, lui a déclaré Eto’o au cours d’une conférence de presse jeudi.
L’ancienne gloire du Barça, de l’Inter Milan et de Chelsea, d’ordinaire gouailleur et sûr de son talent, s’est platement excusé pour avoir violemment invectivé deux jours plus tôt le sélectionneur belge des Lions indomptables, Marc Brys, en le confirmant finalement dans ses fonctions alors qu’il avait désigné un entraîneur intérimaire pour le remplacer.
Brys avait été nommé le 2 avril dernier par le ministre des Sports «suite aux très hautes directives du président de la République» Paul Biya. Une nomination immédiatement qualifiée d’«illégale» par la Fédération camerounaise de football (FECAFOOT), seule habilitée selon Eto’o, à désigner le sélectionneur national.
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Après plusieurs passes d’armes avec le ministre, Eto’o avait fini par accepter le nouveau coach des Lions indomptables mais, mardi, il s’en était pris violemment à Marc Brys, une scène capturée dans une vidéo amateur devenue virale sur les réseaux sociaux.
«Je vous présente mes excuses parce que lors de notre première malheureuse rencontre, il y a eu beaucoup d’émotion (...) mais le peuple camerounais est plus important que nous», a déclaré jeudi un Eto’o tout en humilité, dans une conférence de presse conjointe.
Revirement
Un revirement spectaculaire d’un feuilleton ubuesque, où le Cameroun a eu sélectionneurs rivaux à sa tête deux jours durant. Un mélodrame devenu le centre d’intérêt principal des médias et des réseaux sociaux dans ce pays où le football est roi et qui a remporté cinq fois la Coupe d’Afrique des Nations (CAN).
«Votre mission n’est pas facile malgré vos qualités et votre expérience mais sachez que vous aurez notre soutien» pour la préparation des deux prochains matches cruciaux dans le cadre des éliminatoires pour le Mondial de 2026, contre le Cap Vert et l’Angola les 8 et 11 juin, a affirmé Eto’o.
Le ton était aux antipodes mardi lors d’une réunion au siège de la Fédération à Yaoundé.
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Durant celle-ci, l’ancien attaquant avait fait chasser de la salle le représentant du ministre des Sports, qui avait enjoint à Brys de quitter aussi la réunion. La vidéo de la scène qui a suivi a été commentée des milliers de fois sur les réseaux sociaux et fait les gorges chaudes des débats télévisés.
Brys y est arrêté sur le pas de la porte par Eto’o hors de lui, l’invectivant: «Soit vous restez, soit vous partez.» Le sélectionneur belge lui pose alors la main sur le bras en lui disant «tout le respect» qu’il a pour lui. «Ne me touchez pas comme ça», le repousse sèchement Eto’o.
Brys, qui durant otute la séquence, ne se départit jamais de son calme, est ensuite violemment pris à partie verbalement par Eto’o survolté qui lui reproche «beaucoup de manquements».
«Très grand joueur»
«Vous ne décidez pas seul !», «je suis le président de la fédération !», «arrêtez ce bordel !», crie l’ex-star. «J’ai été un très très grand joueur, très très grand joueur», lance encore Eto’o à Brys qui quitte finalement la salle.
Une heure après, un communiqué de la Fédération accuse Brys d’avoir proféré, avant de quitter la salle, «des insultes et invectives à l’endroit de M. Eto’o». Ce qui n’apparaît à aucun moment dans la vidéo.
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Puis la Fédération, sans mentionner le sort de Brys, «nomme» le soir même Martin Ndtoungou Mpile, un ex-joueur, comme «entraîneur-sélectionneur par intérim».
Le lendemain, elle annonce une conférence de presse de Mpile jeudi pour «dévoiler la liste des joueurs» des deux prochaines rencontres.
Mais coup de théâtre jeudi, la FECAFOOT remplace au dernier moment la conférence de presse prévue, par une autre au cours de laquelle Eto’o et Brys actent publiquement leur réconciliation.
Le Belge avait été nommé par le gouvernement en remplacement de l’ancien joueur camerounais Rigobert Song, choisi par Eto’o, en invoquant la piteuse prestation des Lions indomptables à la CAN de janvier en Côte d’Ivoire.
Le Cameroun, équipe phare du continent, y avait été éliminé dès les huitièmes de finale.
Sur les réseaux sociaux, certains Camerounais condamnaient l’attitude d’Eto’o qui «ternit l’image du pays», mais de nombreux apportaient leur soutient au «Président», allant même jusqu’à l’exhorter à se présenter à la présidentielle de 2025 contre Paul Biya, qui dirige le pays d’une main de fer depuis plus de 41 ans.