N’ayant pas d’autres choix que de retourner dans les griffes du Fonds monétaire international (FMI), le gouvernement tunisien a fini par accepter les conditions draconiennes de l’institution de Breton Woods pour bénéficier d’un nouveau important prêt crucial pour relancer son économie.
Et cette fois, le FMI a tenu à ce que le gouvernement tunisien prenne ses recommandations à la lettre avant de décider d'accorder les finances nécessaires. On parle d’une enveloppe de 4 milliards de dollars à débloquer en plusieurs tranches.
Ainsi, selon le site Tunisie Numérique, qui cite de sources bien informées, la cheffe du gouvernement a présenté au syndicat UGTT une panoplie de mesures qu’elle compte présenter au FMI afin d’obtenir un nouveau prêt. Et selon diverses sources, le FMI table sur le soutien de la centrale syndicale sur les mesures annoncées par le gouvernement pour donner son aval définitif à tout nouveau prêt à la Tunisie. Un pari loin d’être gagné puisque la centrale doit faire face à ses bases.
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Ce canevas comprend, entre autres, un gel des recrutements dans la fonction publique, le gel des salaires durant plusieurs années, la retraite anticipée et les départs volontaires. Il s’agit d’un train de mesures que le gouvernement tunisien s’engage à appliquer à partir de 2022 et qui devrait permettre au gouvernement de réaliser de conséquentes économies. Selon les données chiffrées, le gel des recrutements, et des salaires, et les départs anticipés à la retraite devraient permettre au gouvernement de réaliser respectivement 415 millions de dinars, 1.060 millions de dinars et 84 millions de dinars. Elles se traduiront par une baisse des dépenses du budget de l’Etat.
De même, concernant les départs volontaires qui concerneront les fonctionnaires âgés de 50 à 57 ans, les autorités envisagent d’allouer à chaque candidat un salaire net pendant 24 mois, une pension de retraite. Pour les personnes qui ont une ancienneté de 5 ans, les autorités proposent une allocation de 48 mois de salaire nette.
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Le programme de départs volontaires devrait permettre à l’Etat tunisien d’économiser jusqu’à hauteur de 641 millions de dinars.
En gros, ces mesures devront permettre au gouvernement de réaliser des économies d’un peu plus de 2.200 millions de dinars tunisiens (677 millions d'euros).
Outre ce train de mesures que le gouvernement discute avec le syndicat UGTT, d’autres devraient également être prises par les autorités. Il s’agit notamment de l’élimination progressive des subventions sur les produits énergétiques pour atteindre la vérité des prix à l’horizon 2026. L’activation du mécanisme d’ajustement des prix à la pompe des carburants est considérée comme une condition préalable à la conclusion d’un accord avec le FMI. Or, on sait que la vérité des prix au niveau de la pompe se traduira inéluctablement par une hausse généralisée des prix de nombreux services et par ricochet sur de nombreux produits, rognant encore plus le pouvoir d’achat desTunisiens. Dans ce même cadre, il est prévu aussi une hausse des tarifs d’électricité que supporteront les entreprises, les usines et les ménages.
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Entre les prix à la pompe et les factures d’électricité, le gouvernement devrait également réaliser de conséquentes économies estimées à hauteur de 1.450 millions de dinars (447 millions d'euros).
A cela, il faut ajouter l’élimination des subventions sur les produits de première nécessité qui devrait permettre à l’Etat d’économiser 400 millions de dinars (123 millions d'euros).
Toutes ces mesures annoncées engendreraient des économies estimées conséquentes au niveau des dépenses.
D’autres mesures sont également attendues au niveau fiscal dans le cadre de la loi de finances 2022 dont aucune mouture n’a été annoncée à 10 jours de la fin de l’année.