Libye: le pilote de l'armée de Haftar ayant atterri en Tunisie a fait défection

L'armée de l'air tunisienne inspecte l'avion dont le Gouvernement d'union national de Tripoli et l'Armée de Khalifa Haftar se renvoyaient la propriété. . DR

Le 31/07/2019 à 12h50, mis à jour le 31/07/2019 à 12h56

Il y a une semaine, un pilote de l'armée de Khalifa Haftar s'est posé en Tunisie. On avait alors évoqué une panne de ses instruments de navigation. Il n'en est rien, selon un haut-gradé de l'armée tunisienne.

Selon Radio France Internationale (RFI), qui cite un très haut-gradé de l'armée tunisienne, le pilote de l'Armée nationale libyenne du maréchal Khalifa Haftar ayant atterri en Tunisie la semaine dernière a fait défection. 

Contrairement à ce qui a été affirmé auparavant pour expliquer son atterrissage d'urgence, le pilote, Faraj Al Saguir Aa Guiryani, n'avait pas rencontré des problèmes techniques liés à l'utilisation de son système de géolocalisation GPS. 

Le pilote s'est délibérément posé sur une route non loin de Mednine, ville du sud tunisien, située à une centaine de kilomètres de la frontière avec la Libye. 

Selon Radio France Internationale, plusieurs experts en aviation réfutent, par ailleurs, la thèse d'un GPS qui serait tombé en panne. 

En effet, un pilote aussi expérimenté que Faraj Al Saguir al Guiryani peut aisément orienter son avion sans instruments de navigation, surtout s'il s'agit de voler en plein jour.

De toute manière, il n'aurait jamais pu se perdre pour aller complètement à l'Ouest, quand le retour à sa base lui commandait d'aller vers l'Est. 

Toujours selon cette source de l'armée tunisienne, très haut placée, le pilote avait refusé l'ordre qui lui avait été donné d'opérer une frappe aérienne sur Tripoli.

C'est ainsi qu'il a pris contact avec l'armée de l'air tunisienne pour la tenir au courant de ses intensions de se poser sur son territoire, puisqu'il entendait fuir la guerre dans son pays. 

RFI affirme avoir contacté le ministère tunisien de la Défense, qui a renvoyé ses journalistes à celui des Affaires étrangères, lequel leur a rappelé le caractère délicat de la situation, avant de leur demander de s'adresser aux Libyens. 

Evidemment, les autorités tunisiennes sont bien embarrassées par cet atterrissage, puisqu'elles ont toujours montré qu'elles n'étaient ni dans un camp ni dans l'autre, dans ce conflit entre frères libyens. Néanmoins, ce pilote et son avion les amènent en plein coeur de ce différend. 

Par Djamel Boutebour
Le 31/07/2019 à 12h50, mis à jour le 31/07/2019 à 12h56