A l’approche de la présidentielle tunisienne du 15 septembre 2019, les candidats peaufinent leurs dernières sorties et essayent autant que possible de faire plaisir à tout le monde pour attirer davantage de votants.
C’est dans ce cas que s’inscrit la sortie de Abdelfattah Mourou, vice-président et candidat du parti islamiste Ennahdha –principale force au Parlement tunisien- à la présidentielle tunisienne. Face à la presse, l’homme, considéré comme une figure consensuelle et modérée de l’islamisme tunisien, a expliqué que l’homosexualité était "un choix personnel" et qu’il fallait respecter la liberté individuelle et l’intégrité physique des citoyens.
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A première vue, il s'agit là d'une évolution quand on sait que les islamistes, par principe, sont opposés à l’homosexualité, au nom de la religion.
Mais pour ce candidat islamiste, il n’est pas question pour lui de changer la loi criminalisant l’homosexualité (l’article 230 du Code pénal criminalisant l’homosexualité). Cet article interdit "la sodomie", considérée comme une pratique de l’homosexualité, et expose ceux qui la pratiquent d’une peine allant de 3 mois à 3 ans de prison ferme.
En Tunisie, un test effectué sur l'anus des personnes soupçonnées, dit "test anal", fortement dénoncé par la société civile, est pratiqué pour prouver l’acte pénalisé par la loi.
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Toutefois, Abdelfattah Mourou explique que cette disposition ne doit pas être appliquée aux dépens de la dignité et de l’intégrité physique des citoyens.
Bref, pour ce candidat islamiste, ce sera le statu quo demeure sur cette question, contrairement à d'autres candidats, tels Youssef Chahed ou Abdelkrim Zbidi, qui se sont déclarés favorables à la dépénalisation de l’homosexualité.