Mme Hamdi, une ingénieure trentenaire experte en gestion de grands projets, était à couteaux tirés avec la puissante centrale syndicale UGTT, et avait publié ces derniers jours sur Facebook des documents relatifs aux cotisations syndicales.
Chakchouk lui a reproché d'avoir notamment "manqué à son devoir de réserve", et de ne pas avoir collaboré avec son ministère.
Olfa Hamdi a en outre lancé récemment aux Etats-Unis un Centre d'études stratégiques sur la Tunisie avec l'appui d'un cabinet de lobbying américain très présent dans le secteur de l'énergie et des matières premières. La révélation de ces liens par un site spécialisé sur les lobbies d'influence a fait polémique en Tunisie.
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Ce nouveau limogeage intervient alors que les comptes de Tunisair ont été gelés par la justice la semaine passée à la demande de l'opérateur turc TAV en raison d'impayés.
Des manifestations de salariés inquiets ont eu lieu vendredi dernier, et un accord est en cours pour lever cette mesure.
Tunisair souffre d'un manque d'investissements, de lourdes dettes, et d'un nombre excessif de salariés avec environ 7.800 employés pour une flotte de moins de 30 avions, dont seulement six à huit sont actuellement opérationnels, selon le ministère.
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Sa réforme est un sujet épineux. La concrétisation d'un plan de restructuration négocié en 2017, prévoyant des licenciements, reste limitée.
Le gouvernement a versé la semaine passée 30 millions de dinars en urgence pour payer les fournisseurs de Tunisair, alors que certaines de ses filiales peinent à payer les salaires.
Tunisair était resté sans dirigeant durant plusieurs mois en 2020, après le limogeage en juillet d'Elyes Mnakbi, à la suite d'un différend avec l'ancien gouvernement sur le plan de sauvetage.
Outre ses difficultés chroniques, Tunisair a été frappée de plein fouet par la pandémie de Covid-19.