La Haica a indiqué dans un communiqué avoir fait saisir "les équipements de diffusion" de Nessma TV qui émet ses programmes sans licence. "Malgré (de) multiples correspondances et réunions, cette chaîne a continué à exercer ses activités d'une façon illégale", a ajouté la Haica.
L'instance a également expliqué cette fermeture par "des suspicions de corruption financière et administrative" et par la supervision de cette chaîne par le chef d'un parti politique, "ce qui a influencé le contenu de ses émissions", selon l'instance de régulation.
Les équipements de la chaîne avaient déjà été saisis en avril 2019 après une décision de la Haica pour les mêmes raisons.
Nabil Karoui, candidat à la présidentielle en 2019, est également le chef du parti Qalb Tounes, allié au mouvement d'inspiration islamiste Ennahdha, bête noire du président Kais Saïed.
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Il avait été arrêté début septembre en Algérie avec son frère, Ghazi Karoui. Les deux hommes avaient notamment été placés en détention pour "entrée illégale" sur le territoire.
Après le coup de force du président Kais Saïed, le 25 juillet dernier, plusieurs médias locaux avaient évoqué une "fuite" de Karoui à l'étranger avant son arrestation en Algérie.
Selon des médias algériens et tunisiens, Karoui et son frère ont été remis en liberté mardi, à la demande de leurs avocats.
Depuis 2017, Nabil Karoui est poursuivi par la justice tunisienne pour une affaire de blanchiment d'argent et de fraude fiscale.
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Arrêté en 2019, Karoui avait passé plus d'un mois en prison en pleine campagne électorale, ce que ses partisans avaient dénoncé comme une instrumentalisation de la justice.
Il avait de nouveau été placé en détention provisoire de décembre 2020 à juin 2021.
Karoui, dont le programme pour la présidentielle était axé sur l'anti-islamisme et la lutte contre la pauvreté, avait été largement battu par Saïed à la présidentielle de 2019.