"La situation épidémique est caractérisée par le développement rapide de foyers d'infection, en particulier dans les régions de Gabès (sud-est), Le Kef (nord) et Ben Arous", dans la banlieue de Tunis, a souligné Nissaf Ben Alaya, directrice de l'Observatoire national des maladies émergentes (ONME).
Mardi, 176 nouveaux malades ont été identifiés, a indiqué le ministère de la Santé, un record pour la Tunisie, qui avait quasiment circonscrit la pandémie jusqu'à l'ouverture des frontières fin juin.
Une large part des nouveaux cas sont asymptomatiques et 40 personnes sont actuellement hospitalisées. Au total, 3.069 cas, dont 71 décès ont été officiellement enregistrés en Tunisie depuis mars.
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Face à ce rebond, les autorités tunisiennes ont prolongé mercredi jusqu'au 3 septembre le couvre-feu qu'elles avaient remis en place depuis le 21 août à El Hamma, petite ville du gouvernorat de Gabès où l'hôpital est à la peine.
Mme Ben Alaya a souligné lors d'une conférence de presse que la contamination était "liée aux rassemblements pendant les fêtes de mariages et entre les travailleurs dans des usines".
Le ministère de la Santé a ainsi signalé 50 cas de nouveau coronavirus parmi les travailleurs d'une usine à Ben Arous, quartier du sud-est de Tunis, dont la plupart ne présentent pas de symptômes.
L'obligation de porter un masque dans les centres commerciaux, transports en commun, administrations et autres lieux publics, annoncée début août mais peu appliquée, a été publiée au Journal officiel lundi.
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Le ministre de la Santé par intérim Habib Kchaou a souligné mercredi devant la presse que les contrevenants s'exposaient à des amendes allant de 100 à 3.000 dinars (30 à 1.000 euros), voire à la prison.
Ce rebond intervient alors que la Tunisie est administrée par un gouvernement sortant, dans l'attente de l'approbation d'un nouveau cabinet, le second en six mois, par un Parlement profondément divisé.
Si les députés ne parviennent pas à former une majorité gouvernementale lors du vote le 1er septembre, cela ouvrirait la voie à des législatives anticipées, un an après le scrutin d'octobre 2019.