Libye: le ministre algérien des Affaires étrangères rend une brève visite à Khalifa Haftar

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Le 06/02/2020 à 15h48, mis à jour le 07/02/2020 à 17h23

Sabri Boukadoum, le ministre algérien des Affaires étrangères, a effectué une brève visite mercredi 5 février auprès du maréchal Khalifa Haftar. Alger fait tout pour que son initiative soit une réussite.

Si le chef de la diplomatie algérienne s’est lui-même rendu à Benghazi, c’est pour donner du poids à son initiative d’organiser un sommet à Alger regroupant l’ensemble des protagonistes du conflit libyen, y compris la société civile. Une sorte de remake du sommet de Skhirat qui s'était tenu au Maroc en 2015.

Alger a plusieurs raisons pour essayer d'amadouer le chef de l'Armée nationale libyenne.

D'abord, Khalifa Haftar a snobé les deux dernières réunions qui ont eu lieu à Berlin et à Brazzaville au cours du mois de janvier. Son seul déplacement a été réservé à la rencontre de Moscou, le 13 janvier,. Or il avait refusé de s’asseoir à la même table que Fayez El Serraj, le chef du Gouvernement d’entente nationale (GNA) issu du processus de Skhirat et reconnu par la communauté internationale.

Selon le site russe Sputnik, qui cite une source diplomatique anonyme algérienne, "la rencontre s’est tenue dans l’une des résidences de Benghazi. Sabri Boukadoum a remis à Haftar une invitation officielle du Président Abdelmadjid Tebboune afin qu’il vienne à Alger pour participer à une conférence de paix en Libye". L’objectif principal, selon la même source, est de faire en sorte que l’accord signé le 19 janvier à Berlin puisse entrer en vigueur le plus rapidement possible.

Ensuite, il faut dire que Khalifa Haftar a des raisons de douter de l’impartialité d’Alger, à cause des nombreuses visites des hauts responsables turcs ou du GNA auprès de Abdelmajid Tebboune.

Ce rééquilibrage pourrait donc amener Haftar à reconsidérer l’initiative de la diplomatie algérienne.

Quoi qu’il en soit, aujourd’hui, rien ne se fera sans le maréchal Haftar qui contrôle la quasi-totalité du pays, à l’exception de Tripoli, entre les mains de milices fidèles à El Serraj.

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 06/02/2020 à 15h48, mis à jour le 07/02/2020 à 17h23