Pétrole: le cauchemar recommence pour les producteurs africains

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Le 02/11/2020 à 14h30, mis à jour le 02/11/2020 à 14h32

Les mauvaises nouvelles s'accumulent pour les pays africains producteurs de pétrole. Ils assistent, impuissants, à un baril qui dégringole une nouvelle fois en ce début du mois de novembre.

A mesure que les cours du baril cèdent quelque centimes quotidiennement, ressurgit pour les pays producteurs, comme l'Algérie et le Nigeria, la hantise du cauchemar de mars à mai, quand les prix sont devenus négatifs pour la première fois de l'histoire.

Ce début de semaine est encore marqué par le repli des cours du Brent, comme du WTI texan. Le premier a reculé de 2,5% à 37 dollars à Londres pour les contrats de livraison en janvier, alors que le second a perdu 2,9% à 34,8 dollars sur le le Nymex.

Pour l'un comme pour l'autre baril, il faut revenir cinq mois en arrière, au mois de mai 2020, pour avoir des niveaux de prix aussi bas. La raison de cette chute est à nouveau le coronavirus dont la pandémie qu'il a causée connaît une deuxième vague plus ou moins sévère en Europe, mais également aux Etats-Unis.

Or, en l'absence de vaccin, le seul moyen de prévention reste le confinement et l'arrêt d'une partie des activités économiques, en particulier du secteur du transport, gros consommateur d'énergie. Parmi les pays ayant confiné, figurent la France, la Belgique et l'Angleterre, alors que l'Italie s'est mise en mode couvre-feu pour le moment.

La hausse progressive du nombre de cas quotidiens également aux Etats-Unis pourrait être à l'origine de mesures similaires dans certains Etats. Le nombre de cas est monté en flèche et tourne autour de 85.000 cas par jour, avec un pic enregistré le 30 octobre pour 99.000 contaminations aux USA. Alors que les décès tournent journellement autour de 650 cas depuis plus d'un mois.

En plus des effets du Covid-19, il y a également la reprise progressive de la production libyenne, notamment avec la détente entre le camp du maréchal Khalifa Haftar basé à Benghazi et celui de Fayyez El Serraj ayant Tripoli comme capitale. C'est même devenu un grand sujet de préoccupation pour les pays producteurs, puisque la production libyenne reprend trop vite. Elle est déjà à 800.000 barils/jour et pourrait atteindre 1,3 million de barils dans deux mois, si les objectifs de la National oil company libyenne sont atteints en janvier.

Seul espoir pour les pays producteurs, c'est que pour l'heure la demande globale demeure légèrement plus importante que l'offre. De plus, l'arrivée de l'hiver avec ses besoins en chauffage pourrait permettre de redresser la tendance à partir de la prochaine réunion de l'Opep et de ses partenaires. En attendant, l'Algérie, l'Angola, le Nigeria, le Gabon et le Congo, principaux exportateurs en Afrique en dehors de la Libye, doivent se contenter d'un baril qui continuer de plomber leur économie. En effet, les plus chanceux parmi ces pays africains ont besoin d'un baril autour de 80 dollars, alors que les autres ne pourront s'en cortir qu'avce un cours du Brent au-delà de 110 dollars, comme c'est le cas de l'Algérie.

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 02/11/2020 à 14h30, mis à jour le 02/11/2020 à 14h32