Algérie: les autorités commencent à reconnaître l'ampleur du désastre économique

La plupart des chantiers sont à l'arrêt en Algérie, à cause de la crise économique et financière. . DR

Le 20/07/2020 à 12h05, mis à jour le 21/07/2020 à 13h30

Le gouvernement algérien reconnaît que les entreprises du secteur public devraient afficher des pertes proches de 900 millions d'euros en l'espace de quelques mois. Une situation qu'on a toujours voulu cacher depuis le début de la pandémie.

Le Premier ministre algérien, Abdelaziz Djerad, a affirmé samedi que les mesures préventives pour endiguer la propagation de la pandémie avaient occasionné un "grand préjudice" à l’économie du pays, confrontée également à l'effondrement des cours du pétrole.

"L’Algérie fait face à une situation économique difficile inédite en raison de plusieurs facteurs, notamment la crise structurelle héritée de l’ancien gouvernement, la chute des cours des hydrocarbures et enfin la crise due à la pandémie du nouveau coronavirus", a déclaré M. Djerad cité par l'agence officielle Aps.

Il s'exprimait lors d'une réunion du gouvernement avec les partenaires sociaux et les opérateurs économiques au cours de laquelle le ministre des Finances, Aymen BenAbderahmane, a annoncé que les pertes des entreprises publiques totalisaient plus de 879 millions d'euros. Les pertes du secteur privé n'ont pas encore été chiffrées.

Ces pertes ont touché notamment selon lui les entreprises dans les secteurs du transport (135 millions d'euros) et de l’énergie (188 millions d'euros).

Face à la grave crise financière qui menace le pays en raison de la chute des prix du pétrole, le gouvernement algérien avait déjà décidé début mai de réduire de moitié le budget de fonctionnement de l'Etat.

L'Algérie est tout particulièrement exposée aux fluctuations du prix du baril du fait de sa dépendance à la rente pétrolière --qui représente plus de 90% de ses recettes extérieures--,et de la faible diversification de son économie.

Selon des prévisions du FMI, ce pays devrait connaître une récession en 2020 (-5,2%) ainsi qu'un déficit budgétaire parmi les plus élevés de la région en raison de la crise pétrolière et de la pandémie de nouveau coronavirus.

Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a exclu, au nom de la "souveraineté nationale", de contracter des prêts auprès du FMI et des organismes financiers internationaux.

Une commission chargée d’évaluer les incidences causées par la pandémie du nouveau Coronavirus sur l’économie nationale a été installée samedi selon Aps.

L'Algérie a battu ces derniers jours plusieurs records quotidiens de cas recensés (+601 samedi 18 juillet). Au total, près de 22.549 cas de Covid-19 ont été officiellement enregistrés sur le sol algérien depuis le premier cas le 25 février, dont 1.068 décès.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 20/07/2020 à 12h05, mis à jour le 21/07/2020 à 13h30