Au lieu de diminuer, les demandeurs d'emploi algériens ont de façon trop rapide en 2022, d'après données récentes de la Banque Mondiale dans son Rapport périodique de suivi de la situation économique en Algérie intitulé "Renforcer la résilience en période favorable".
Ainsi, leur nombre a progressé de 64% au premier trimestre 2022, une hausse plus accentué chez les travailleurs peu qualifiés avec 84% de plus et chez les femmes demandeuses d'emploi qui voient leur nombre hausser de 63%. Ces chiffres sont issus des données officiels de l'Agence nationale de l'emploi (Anem), qui chargé justement de gérer les chômeurs et qui les aident à se caser dans les entreprises.
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Si la situation se présente de façon aussi alarmante, c'est parce que l'économie algérienne n'est toujours pas en mesure de créer des emplois. Le gouvernement se contente encore de prendre des mesures de consolations comme la mise en place d'une prime de chômage pour les primo-demandeurs d'emploi. Ainsi, la somme de 13.000 dinars algériens leur est attribuée à chacun, soit l'équivalent de 90 dollars.
C'est d'ailleurs ce qui a poussé beaucoup de chômeurs qui n'osaient plus se manifester à sortir de leur réserve et à s'inscrire officiellement à l'Anem. Sauf que de telles mesures n'ont jamais réglé le problème du chômage. Il faut que l'économie algérienne favorise l'investissement, la création de valeur et donc celle des emplois. Malheureusement, c'est loin d'être le cas.
En effet, par exemple, le nombre d'emplois créés durant le dernier trimestre 2021 a baissé de 9,4% et la hausse 4,5% enregistrée début 2022 n'est pas suffisant pour compenser cette destruction de postes.
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Ainsi, toujours selon la Banque mondiale, au premier trimestre 2022, les offres d’emploi «demeuraient 1,1% en-deçà de leur niveau du premier trimestre 2020, celles du secteur privé domestique ayant pleinement récupéré, contrairement à celles du secteur public (–2,9%) et à celles du secteur privé étranger (–12,5%) ».
Face à cette réalité qui poussent les jeunes algériens à opter pour l'émigration clandestine vers l'Europe, le gouvernement reproduit les mêmes erreurs en favorisant la redistribution de la manne pétrolière sur les réformes nécessaires pour construire une économie solide à l'image du Maroc ou de l'Egypte, pour ne citer que ces deux pays d'Afrique du Nord. En effet, c'est la solution qu'avait choisie Abdelaziz Bouteflika quand, menacé par le printemps arabe, il avait augmenté considérablement les salaires des fonctionnaires et poussé la Sonatrach à recruter sans limite. Cela n'avait pas empêché le peuple algérien de se soulever contre son régime.