Algérie: une réunion cruciale aujourd’hui pour reporter la présidentielle de 2019

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Le 19/12/2018 à 13h04, mis à jour le 19/12/2018 à 14h23

Revue de presseUne réunion des partis de la mouvance présidentielle se tient ce mercredi en début d’après-midi à Zeralda, à Alger. Une rencontre qui devrait décider du report de la présidentielle algérienne de 2019 et d’une réforme en profondeur de la constitution pour justifier le statu quo.

Report ou maintien de la présidentielle d’avril 2019? La question pourrait être tranchée lors de la réunion cruciale qui se tiendra cet après-midi à la résidence de la République de Zeralda, à Alger. L’information, qui avait été ébruitée durant le week-end, a été confirmée par le site électronique tsa-algérie.com.

Cette rencontre cruciale connaitra la participation de tous les partis politiques de l’Alliance présidentielle, c’est-à-dire la mouvance présidentielle composée du FLN, le RND et d’autres petits partis dont les dirigeants sont devenus depuis quelques semaines les porte-drapeaux de la «Continuité» du pouvoir sans passer par des élections.

Selon tsa-algerie.com, les ténors de cette Alliance, que sont le président du parlement Moad Bouchareb du FLN, le Premier ministre Ahmed Ouyahia du RND, Amara Benyounès, secrétaire général du Mouvement populaire algérien, et Amar Ghoul, le président du TAJ, un minuscule parti politique devenu important depuis que son patron a fait sienne l’idée du report de la présidentielle lancée par Abderrazak Makri, du MSP.

Cette rencontre dont l’ordre du jour n’a pas été dévoilé sera consacrée au report de la présidentielle d’avril prochain. Les tenants du statu quo tiennent à justifier celui-ci par la refonte en profondeur de la Constitution algérienne qui nécessitera une conférence nationale et une transition politique. Cette dernière débouchera inéluctablement sur un report de la présidentielle et donc le maintien d’Abdelaziz Bouteflika à la présidence pour quelques années, comme le souhaitent les partisans du statu quo.

Elle devrait en tout cas enterrer définitivement le dossier du 5e mandat, cher à l’ancien Secrétaire général du FLN, Djamel ould Abbès. On comprend ainsi pourquoi l’homme qui avait officialisé la candidature de Bouteflika pour un 5e mandat a été évincé de la tête du FLN.

Désormais, c’est la «Continuité» qui est mise en avant. Et pour cause, la maladie du président Bouteflika, qui s’est aggravée selon diverses sources, fait qu'il est incapable de déposer sa candidature au niveau de la Cour constitutionnelle comme l’exige la loi, à plus forte raison de battre campagne. Du coup, la formule trouvée est de le maintenir au pouvoir sans passer par les élections.

Une décision qui pourrait ainsi confirmer l’annonce faite auparavant par l’observalgerie.com qui écrivait, sur la base de sources bien informées, qu’Abdelaziz Bouteflika prépare une «transition politique souple et pacifique» qui passe par une réforme constitutionnelle. Le site électronique annonçait que le président avait «décidé de revoir les prérogatives constitutionnelles du président de la république».

Par Karim Zeidane
Le 19/12/2018 à 13h04, mis à jour le 19/12/2018 à 14h23