Algérie. Présidentielle: le général Ghediri prêt à terrasser le candidat Bouteflika

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Le 28/01/2019 à 09h38, mis à jour le 28/01/2019 à 09h42

Ali Ghediri, général-major à la retraite et candidat déclaré à la présidentielle de 2019, veut visiblement occuper la scène médiatique. Il affirme n'avoir aucun complexe face au citoyen Bouteflika et compte rassembler l'électorat autour de sa vision: sauver l'Algérie.

Comme promis, le général Ghediri a effectué, hier, dimanche 27 janvier, sa première sortie en tant que candidat à la magustrature suprême, pour la présidentielle d'avril 2019. Il a choisi le quotidien Forum de Liberté, appartenant à l'homme d'affaires Issad Rebrab, pour s'exprimer. 

Ali Ghediri ne compte pas un seul instant faire de la figuration, et estime avoir toutes les chances de battre le camp de Bouteflika, qui n'a pas encore précisé l'identité de son candidat.

"Je pars pour gagner. On ne m’a pas appris dans les écoles à échafauder ma stratégie en prenant comme appui la stratégie de l’adversaire, mais j’en tiens compte", a-t-il, d'emblée, déclaré. 

A propos de Abdelaziz Bouteflika, qui "est toujours président", il affirme sans sourciller que "demain, s'il décide de se présenter, je l'affronterai en tant que citoyen, fermement". 

Evidemment, comme l'ensemble des Algériens, Ghediri sait que les élections en Algérie riment avec fraude (et bourrage des urnes).

Cependant, il estime que la faute en incombe à l'élite, laquelle brille par son absence, ce qui facilite le vol et le truquage du résultat des urnes. 

"Cela a ouvert la voie à des opportunistes, de se mettre en avant. Ils sont même arrivés à nous humilier comme citoyens. Ils utilisent nos voix et nous, nous applaudissons. J’appelle le peuple, et notamment son élite, à en prendre conscience", a-t-il déclaré.

Et d'ajouter, non sans une certaine dose d'ironie: "si vous attendez du pouvoir à ce qu’il ne fasse pas dans la fraude, vous allez le mettre au chômage. C’est tout ce qu’il sait faire".

Selon lui, l'élite militaire algérienne est également constituée d'intellectuels, qui savent manier la plume autant que la stratégie et les armes.

Le fait que le général Ghediri ait pris sa retraite lui permet désormais de s'exprimer librement sur la gouvernance du pays.

"J’aurai été à l’intérieur, vous ne m’auriez jamais vu", a-t-il précisé. 

A la question de savoir s'il a, ou non, l'appui de l'armée, il répond : "j'ai un appui plus grand, celui du peuple".

Selon lui, il est "venu rassembler ceux qui partagent [sa] vision sur la nécessité de sauver le pays du pourrissement actuel". A l'avenir, Ali Ghediri n'exclut d'aileurs pas des alliances avec des hommes ou des partis politiques. 

Au sujet de Issad Rebrab, l'homme d'affaires auquel appartient le journal sur lequel Ali Ghediri s'exprime pour la première fois depuis l'annonce de sa candidature, celui-ci reconnaît l'avoir déjà rencontré. 

Issad Rebrab est, de fait, l'homme d'affaires le plus riche du Maghreb, et fait actuellement face à d'énormes difficultés dans son pays, où il peine à réaliser ses investissements.

Soutient-il Ali Ghediri? Ce dernier le cite simplement, dans cet entretien, comme l'une des nombreuses personnes qu'il a rencontrées, dont des écrivains, des hommes politiques et d'autres chefs d'entreprises. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 28/01/2019 à 09h38, mis à jour le 28/01/2019 à 09h42