Algérie: ces 10 tweets du général Khaled Nezzar qui ont rendu Gaïd Salah fou furieux

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Le 07/08/2019 à 15h46, mis à jour le 07/08/2019 à 15h49

Le général Khaled Nezzar risque la peine de mort s'il venait à passer devant la justice de son pays. C'est parce qu'il n'a pas cessé de piquer au vif Ahmed Gaïd Salah, que ce dernier lui en veut tant. Florilège des tweets les plus virulents contre l'homme fort d'Alger.

S'agit-il du compte officiel du général Khaled Nezzar ou bien, est-ce celui d'un anonyme qui se cache derrière le visage de celui qui fut ministre de la Défense dans les années noires de la décennie 1990?

Il est difficile de dire à qui appartiennent réellement les gazouillis vitriolés émanant du compte @KhaledNezzar8, puisque le principal intéressé ne l'a jamais confirmé, mais n'en a pas non plus nié la paternité. 

Le360 avait pourtant été le premier média à avoir annoncé cette stratégie, inspirée des techniques de communication de Donald Trump, dans un article daté du 14 juillet. Deux jours plus tard, les tweets ont commencé à diffuser des piques qui ont dû -doux euphémisme- agacer Ahmed Gaïd Salah. 

Aujourd'hui, Khaled Nezzar est poursuivi par la justice militaire et un mandat d'arrêt a été lancé contre sa personne.

Le rapport de cause à effet entre ce mode de communication et la colère qui se manifeste à travers cette décision de Gaïd Salah est évident. 

Selon le site d'information Tout sur l'Algérie, le général Khaled Nezzar risque la peine de mort s'il est convaincu par un tribunal du crime qui lui est reproché, que stipulent les articles 77 et 78 du code pénal algérien et l'article 284 du code de justice militaire. 

"L’attentat, dont le but a été de détruire ou de changer le régime, soit d’inciter les citoyens ou habitants à s’armer contre l’autorité de l’Etat ou s’armer les uns contre les autres, soit à porter atteinte à l’intégrité du territoire national, est puni de la peine de mort", stipule en effet le code pénal. 

Visiblement, Gaïd veut donc la tête de Khaled Nezzar au propre comme au figuré.

Ce dernier le savait depuis un certain temps, puisque dans un tweet daté du 26 juillet, il disait déjà: "je m’apprêtais à rentrer en Algérie lorsque des informations crédibles me sont parvenues sur un projet d'arrestation arbitraire, immotivé et inique qui me vise. Je serai de retour au pays, une fois la situation normalisée et lorsqu'un président sera élu démocratiquement". 

Voici les tweets qui ont irrité Gaïd Salah: 

Le hirak pacifique a poussé Bouteflika à démissionner. Pouvoir usurpé manu militari et la Constitution violée par des injonctions illégitimes. L’Algérie est prise en otage par un individu brutal qui a imposé le 4e et inspiré le 5e mandats. Il faut y mettre fin ! Pays en danger.

Il est dommage que des officiers de grande valeur, ayant fréquenté de grandes écoles, soient à la merci de ce triste personnage. Sans GS, , le clan n'aurait jamais survécu de la sorte. Il a fourvoyé l'ANP qui qui n'avait aucune intention de se mêler de ses errements.

Soucieux de l’intérêt du pays, j'ai adressé une lettre en 2015 à l'ex-président Bouteflika pour attirer son attention, de par ma fonction antérieure et ma connaissance des hommes que j'ai commandés, sur la nécessité de remplacer l'actuel chef d'état-major de l'ANP par plus jeune. 

Ma lettre adressée à Bouteflika le 03/12/2015, dispose de : dissocier la fonction de vice-ministre de la défense nationale de celle de chef d'état-major, le nouveau CEM devrait être choisi pour ses qualifications professionnelles et devrait provenir de la nouvelle génération. 

Suite à la lettre à Bouteflika: La dissociation des deux fonctions est salutaire pour notre outil de défense. Mon retrait volontaire fin 1993 visait justement à éviter aux autorités militaires la tentation de faire irruption dans les fonctions politiques suprêmes.

Opposé à Bouteflika dès1999 par des propos clairs, opposition affichée et sanctionnée par un livre que je viens de rééditer. Je le dis et redis, que les décideurs du moment ne se trompent pas de cible et ne m'assimilent pas au clan. Celui qui en a fait partie c'est Gaid Salah ! 

L'interdiction de l'étendard Amazigh représentant la dimension profonde culturelle et civilisationnelle de l'Algérie, conduisent à l'exaspération et peuvent constituer le ferment de la division nationale. Réveiller les démons du "diviser pour régner", il n'y a pas mieux!

Nouveau ragot d'une feuille de chou qui, dans un scénario hollywoodien, me fait écrire mon "testament politique" par un journaliste espagnol en affirmant, par ailleurs, que je serais "menacé d'extradition". Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose, dit l'adage.

Je m’apprêtais à rentrer en Algérie lorsque des informations crédibles me sont parvenues sur un projet d'arrestation arbitraire, immotivé et inique qui me vise. Je serai de retour au pays, une fois la situation normalisée et lorsqu'un président sera élu démocratiquement.

Les assassins de femmes et d'enfants, d'hier, sont assoiffés de revanche. Je rappelle qu'en ce temps, Gaid Salah commandait la 2eme Région puis les Forces terrestres lorsque l'ANP combattait le terrorisme. A ce titre, son nom est inclus dans la liste soumise à la justice Suisse. 

Machiavélique, Gaid Salah empêche la concrétisation du mouvement populaire pacifique qui exige son départ immédiat, et ce pour sauver ses propres intérêts. Il maintient le système qui l'a fait roi et pense ainsi ne pas avoir à rendre des comptes.

S'attaquer politiquement à Gaid Salah est pour lui une affaire de sécurité nationale, c'est ce que lui dicte le pois chiche qu'il a dans la tête. Ce sont des jours sombres qu'il réserve à l'Algérie.

La mafia politico-financière représentée par les Bouteflika et Gaid Salah continue à agir. Le soi-disant motif de conspiration et d'atteinte à l'ordre public est dicté de sa prison par Said Bouteflika. Gaid Salah aurait dû réfléchir avant d'agir. C'est la débâcle en la demeure.

Par Djamel Boutebour
Le 07/08/2019 à 15h46, mis à jour le 07/08/2019 à 15h49