Algérie. Portrait: qui est Saïd Chengriha, le nouveau patron de l'armée

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Le 24/12/2019 à 09h53, mis à jour le 25/12/2019 à 20h46

Suite au décès de Ahmed Gaïd Salah dans la nuit du dimanche 22 au lundi 23 décembre, le nouveau président algérien Abdelmadjid Tebboune, nomme le général-major Saïd Chengriha chef d’état-major de l’armée par intérim. Qui est ce général qui ne porte pas le Maroc dans son coeur? Portrait.

Said Chengriha est le nouveau chef d’état-major par intérim de l'armée algérienne, en succession au général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah décédé d’un malaise cardiaque dans la nuit du dimanche 22 au lundi 23 décembre.

Contrairement à son prédécesseur, peu d’informations circulent sur celui qui dirigeait depuis juillet 2018 les forces terrestres algérienne. MENA Defense, site spécialisé dans l’information sécuritaire apporte cepandant quelques détails sur le parcours du nouveau Chef d’état-major.

Le général «deux étoilse» Chengriha est doté d’une formation initiale d’officier d’infanterie. Il a par la suite suivi en ex-URSS, le cours d’état-major à l’académie russe de Vorochilov, durant les années 70. Il a aussi d’après la même source, participer à la «guerre du Kippour» en 1973, conflit qui a opposé Israël à la coalition arabe menée par l’Egypte et la Syrie.

Le site spécialisé décrit Chengriha comme un homme de terrain; il n’a jamais eu à gérer les achats militaires ou les relations extérieures de l’armée nationale populaire.

Lieutenant-colonel et chef d’état-major de la 1ère division blindée installée à Bouira en 1993, Saïd Chengriha avait alors dirigé, sous la supervision du général Abdelaziz Medjahed, le poste avancé à Lakhdaria du Secteur opérationnel de Bouira (SOB) en pleine lutte anti-terroriste.

Par la suite, il fut nommé colonel puis général en 1995, avant d’être envoyé vers la 2ème région militaire. Il y a occupé les postes de commandant de la 8e brigade blindée et de commandant du secteur opérationnel de Sidi-Bel-Abbès (SOBA) et le Secteur Opérationnel de l’ouest Algérois (COWAL).

En 2003, le président déchu Abdelaziz Bouteflika le promeut au grade de général. En août 2004, quelques jours après l’arrivée de Gaïd Salah à la tête de l’ANP, Saïd Chengriha est nommé commandant de la 3ème région militaire à Béchar. Il a alors pour mission de surveiller «les frontières dans le sud-ouest du pays, de sécuriser la région de Tindouf et lutter contre le trafic et la contrebande ainsi que des mouvements de troupes terroristes aux frontières ouest algériennes».

Cette 3ème région militaire a la particularité de voir défiler à sa tête de nombreux ténors de l’ANP dont Ahmed Gaïd Salah de 1989 à juin 1990, le général Saïd Bey entre 1992 et mai 1994, le général Hocine Benhadid de mai 1994 à 1995.

Saïd Chengriha occupait jusque-là le poste de commandant des Forces terrestres depuis août 2018, succédant au général Lahcen Tafer, suite à la large purge perpétrée par Gaïd Salah et qui avait touché plusieurs régions militaires ainsi que des directions centrales au ministère de la Défense Nationale.

Pour rappel, tout comme son prédécesseur, le général-major Saïd Chengriha est un «marocophobe» notoire. En mars 2016, à l’occasion de manœuvres militaires effectuées sous la supervision de l’homme fort d’antan, le général de corps d’armée Gaïd Salah, le commandant de la 3ème région militaire, le général-major Chengriha avait déversé tout son fiel, qualifiant le Maroc d’«ennemi des Sahraouis et de l’Algérie». Il avait aussi par la même occasion, affirmé que le Sahara marocain est un «territoire injustement spolié par le tyrannique occupant marocain».

Par Karim Ben Amar
Le 24/12/2019 à 09h53, mis à jour le 25/12/2019 à 20h46